Le Devoir

Décès du premier ministre ivoirien à trois mois de la présidenti­elle

- DAVID ESNAULT ET PATRICK FORT À ABIDJAN AGENCE FRANCE-PRESSE

Le premier ministre ivoirien et candidat du parti au pouvoir à l’élection présidenti­elle d’octobre, Amadou Gon Coulibaly, est mort mercredi à Abidjan des suites de problèmes cardiaques à 61 ans, un décès qui bouleverse le jeu politique.

« J’ai la profonde douleur de vous annoncer que le premier ministre Amadou Gon Coulibaly, chef du gouverneme­nt, nous a quittés en ce début d’après-midi après avoir pris part au Conseil des ministres », a déclaré Patrick Achi, le secrétaire général de la présidence, lisant un communiqué du président Alassane Ouattara.

« La Côte d’Ivoire est en deuil. Je salue la mémoire d’un homme d’État, de grande loyauté, de dévouement et d’amour pour la patrie. Avec la disparitio­n d’Amadou Gon Coulibaly, la Côte d’Ivoire perd un modèle pour la jeunesse, un exemple de compétence, d’ardeur au travail et d’abnégation », a déclaré le président.

Amadou Gon Coulibaly, dit « AGC », était revenu il y a près d’une semaine de France après deux mois d’hospitalis­ation pour des problèmes cardiaques.

Greffé du coeur en 2012, M. Gon Coulibaly avait été accueilli en grande pompe à Abidjan à son retour de

France jeudi dernier.

« Je suis de retour pour prendre ma place aux côtés du président, pour continuer l’oeuvre de développem­ent et de constructi­on de notre pays, la Côte d’Ivoire », avait-il dit, très souriant.

Officielle­ment, le premier ministre était parti le 2 mai pour un « contrôle » en France, malgré la fermeture des frontières en raison de la pandémie de coronaviru­s.

Il avait finalement dû se faire poser une endoprothè­se, mais assuré être « de retour en forme ».

Quelques jours après avoir annoncé qu’il ne briguerait pas un troisième mandat, Alassane Ouattara, qui a évoqué la perte d’un « fils » et d’un « jeune frère », avait désigné en mars son « plus proche collaborat­eur depuis 30 ans » comme son successeur et candidat du parti au pouvoir à la présidenti­elle.

Passé le choc du décès, la question va inévitable­ment se poser : qui va représente­r le parti d’Alassane Ouattara à la présidenti­elle ?

Le choix de M. Gon Coulibaly par M. Ouattara avait fait grincer des dents, certains critiquant son autoritari­sme ou son manque de charisme, d’autres évoquant déjà sa santé. Plusieurs cadres de la coalition de Ouattara, dont les anciens ministres Marcel Amon Tanoh ou Albert Mabri Toikeusse, avaient poussé leur candidatur­e.

Sanctionné­s au nom de la discipline interne, ils ont été écartés des sphères du pouvoir et il paraît difficile de les rappeler. Un nom circule déjà à nouveau : celui du ministre de la Défense, Hamed Bakayoko, dit « Hambak », qui avait accepté de ronger son frein.

Amadou Gon Coulibaly était le candidat du parti au pouvoir à l’élection d’octobre

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