L’incidence de la maladie sur le cerveau se clarifie
Des complications de la COVID-19 touchant le cerveau, potentiellement mortelles, comme un accident vasculaire cérébral, un délire, des hallucinations ou des lésions nerveuses, pourraient être plus courantes qu’on ne le pensait initialement, a averti mercredi une équipe de médecins britanniques.
Les infections sévères à la COVID19 sont connues pour comporter des risques de complications neurologiques, mais les recherches menées par l’University College London (UCL) suggèrent que de graves problèmes peuvent survenir même chez ceux présentant des formes bénignes.
L’équipe s’est penchée sur les symptômes neurologiques de 43 patients hospitalisés pour une maladie COVID-19 confirmée ou suspectée. Parmi eux, dix cas de dysfonctionnement cérébral temporaire, douze cas d’inflammation cérébrale, huit accidents vasculaires cérébraux (AVC) et huit cas de lésions nerveuses.
La plupart de ces patients atteints d’inflammation ont reçu un diagnostic d’encéphalomyélite aiguë disséminée, une maladie rare généralement observée chez les enfants après des infections virales.
L’étude, parue dans la revue spécialisée Brain, montre qu’aucun des patients diagnostiqués avec des problèmes neurologiques n’avait de coronavirus dans le liquide céphalorachidien, ce qui suggère que le virus n’a pas attaqué directement leur cerveau.
« Étant donné que la maladie n’existe que depuis quelques mois, nous ne savons pas encore quels dommages à long terme la COVID-19 peut causer », note Ross Paterson du Queen Square Institute of Neurology de l’UCL. « Les médecins doivent être conscients des effets neurologiques possibles, car un diagnostic précoce peut améliorer les résultats sur la santé des patients. »
Même si ces nouveaux travaux suggèrent que les complications cérébrales pourraient être plus courantes qu’on ne le pensait, les experts soulignent que cela ne signifie pas pour autant que cela soit très répandu. « La très grande attention portée à cette pandémie fait qu’il est très peu probable qu’il y ait une grande pandémie parallèle de lésions cérébrales inhabituelles liées à la COVID-19 », pour Anthony David, directeur de l’Institut de santé mentale de l’UCL.