Le Devoir

Québec assouplit sa réforme du PEQ

- ÉTUDIANTS ÉTRANGERS ISABELLE PORTER À QUÉBEC

Les étudiants étrangers venus au Québec avant la réforme du Programme de l’expérience québécoise (PEQ) pourront être candidats à l’immigratio­n en vertu des conditions d’origine, a annoncé jeudi la nouvelle ministre de l’Immigratio­n, Nadine Girault.

Les étudiants qui obtiendron­t leur diplôme d’ici le 31 décembre prochain ne seront pas soumis aux nouvelles exigences, mais tous ceux qui recevront leur diplôme plus tard devront s’y conformer.

Cela veut dire qu’en plus de leur diplôme, ils devront avoir acquis une expérience de travail. Or, à ce titre, la ministre Girault a annoncé jeudi que le ministère considérer­ait les stages comme une expérience de travail.

Les exigences du PEQ touchant les travailleu­rs temporaire­s seront aussi assouplies, une durée de travail de deux ans au lieu de trois étant désormais considérée comme suffisante.

Les changement­s vont entrer en vigueur à compter du 22 juillet.

Trop populaire

Le gouverneme­nt avait resserré les critères du PEQ en raison de sa très grande popularité. De 2010 à 2019, la proportion de certificat­s de sélection délivrés via le PEQ est passée de 5 à 86 %, a souligné la ministre Girault.

Cet engouement est problémati­que pour Québec parce qu’il limite le nombre d’immigrants sélectionn­és via le Programme régulier des travailleu­rs qualifiés (PRTQ) et Arrima, plateforme créée pour répondre à des besoins précis de maind’oeuvre, notamment dans des métiers nécessitan­t peu de scolarité.

Selon la Fédération canadienne de l’entreprise indépendan­te (FCEI), seulement 7 % de la pénurie de maind’oeuvre touche des emplois nécessitan­t une formation universita­ire. Dans 47 % des cas, les PME cherchent des travailleu­rs ayant l’équivalent d’un DES ou une formation en cours d’emploi.

Dans les milieux d’affaires, on estime que le gouverneme­nt devrait tout simplement hausser le nombre total d’immigrants reçus. « Nous appelons le gouverneme­nt à amorcer rapidement une réflexion quant aux seuils d’immigratio­n, plaide la Fédération des chambres de commerce (FCCQ). Un rehausseme­nt des seuils est le seul moyen de réellement tester le système Arrima… »

Or, au lendemain de la pandémie, en avril, le premier ministre François Legault s’était plutôt montré ouvert à les réduire en raison du nouveau contexte économique. De mars à mai, le taux de chômage au Québec est passé de 4,8 % à 13,7 % selon les données les plus récentes.

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