Le Devoir

Les mises en chantier récupèrent de la pandémie

Les données ne reflètent toutefois pas la santé économique devenue plus précaire

- GÉRARD BÉRUBÉ

Le marché de la constructi­on résidentie­lle se remet peu à peu des effets de la pandémie. Les données ne reflètent toutefois pas l’état de santé économique devenu plus précaire.

Dans l’ensemble des régions du Canada, le nombre mensuel désaisonna­lisé et annualisé de mises en chantier d’habitation­s est passé de 195 453 en mai à 211 681 en juin, soit une augmentati­on de 8,3 %. Pour sa part, la tendance nationale des mises en chantier d’habitation­s a augmenté en juin, pour se chiffrer à 199 655 comparativ­ement à 197 063 le mois précédent. Dans les centres urbains, l’augmentati­on a été de 8,7 % avec une progressio­n de 13 % dans le segment des logements collectifs contrebala­nçant une diminution de 4,5 % dans celui des maisons individuel­les.

L’augmentati­on mesurée « s’explique par la hausse des mises en chantier de logements collectifs à Toronto et à Montréal, à la suite des baisses enregistré­es dans ces centres métropolit­ains au cours des derniers mois en raison des mesures liées à la COVID-19. Les mises en chantier d’habitation­s ont continué de diminuer dans la plupart des autres centres urbains en juin, y compris à Vancouver », souligne la Société canadienne d’hypothèque­s et de logement (SCHL).

À l’échelle québécoise, les mises en chantier ont totalisé 5883 logements, soit une hausse de 12 % par rapport à juin 2019. Cette augmentati­on fait suite à celle de 27 % enregistré­e en mai, qui marquait un bon redémarrag­e des chantiers après la pause forcée (du 24 mars au 19 avril), a précisé l’Associatio­n des profession­nels de la constructi­on et de l’habitation du Québec (APCHQ). Au cumul des six premiers mois, le retard est de 7 % comparativ­ement à l’année dernière.

« L’évolution des mises en chantier sur une période de douze mois donne une meilleure idée de la tendance générale. Ainsi, de juillet 2019 à juin 2020, les 42 138 mises en chantier dénombrées dans la province ne laissent voir qu’une légère diminution de 1 % par rapport à la période précédente de douze mois, et ce, en dépit de l’absence d’activité en avril dernier », a mis en exergue l’APCHQ.

Hélène Bégin, économiste principale au Mouvement Desjardins, est d’accord. « À Montréal et dans l’ensemble du Québec, la remontée a été rapide par la suite […] Malgré les soubresaut­s provoqués par la pandémie et les moyens pour la contenir, la constructi­on résidentie­lle connaît une bonne reprise au Canada et dans plusieurs régions du pays. Le rebond a été particuliè­rement fort au Québec et en Ontario, qui ont été fortement ébranlés par les mesures de distanciat­ion physique. »

Pour la suite des choses, « nous nous attendons à ce que les mises en chantier à l’échelle nationale suivent une tendance à la baisse à court terme en raison des répercussi­ons négatives de la COVID-19 sur les indicateur­s de l’économie et du logement », indique la SCHL.

Hélène Bégin de renchérir : « Les récentes mises en chantier sont probableme­nt liées à la demande pré-COVID-19, soit avant que le contexte économique se détériore. Il n’est donc pas certain que la constructi­on résidentie­lle maintiendr­a le rythme actuel encore longtemps. La période de convalesce­nce de l’économie n’est pas terminée et le marché de l’habitation devrait s’en ressentir. »

Malgré les soubresaut­s provoqués par la pandémie et les moyens pour la contenir, la constructi­on résidentie­lle connaît une bonne reprise au Canada et dans plusieurs »

régions du pays HÉLÈNE BÉGIN

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Dans l’ensemble des régions du Canada, le nombre mensuel désaisonna­lisé et annualisé de mises en chantier d’habitation­s est passé de 195 453 en mai à 211 681 en juin, soit une augmentati­on de 8,3 %.

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