Le Devoir

Un pas de plus vers l’extinction

L’alerte rouge est lancée pour les lémuriens, le grand hamster et la baleine franche

- ENVIRONNEM­ENT AMÉLIE BOTTOLLIER-DEPOIS À PARIS AGENCE FRANCE-PRESSE

Des lémuriens de Madagascar, le grand hamster d’Alsace ou encore la baleine franche de l’Atlantique Nord ont fait un nouveau pas vers l’extinction, victimes des activités de l’homme, a mis en garde jeudi l’Union internatio­nale pour la conservati­on de la nature (UICN) en publiant sa nouvelle liste rouge. Selon les experts biodiversi­té de l’ONU (IPBES), environ un million d’espèces animales et végétales sur les quelque huit millions estimées sur Terre sont menacées d’extinction, dont « beaucoup dans les prochaines décennies ».

Désormais, sur 120 372 espèces passées au crible, 32 441 sont menacées d’extinction (13 898 vulnérable­s, 11 732 en danger et 6811 en danger critique), soit plus de 25 %.

La liste rouge 2020 attire surtout l’attention sur les lémuriens, endémiques de Madagascar. Ainsi, 103 des 107 espèces de lémuriens sont menacées, « principale­ment en raison de la déforestat­ion et de la chasse » et 33 d’entre eux sont en danger critique, dernière catégorie avant l’extinction.

Dans le reste de l’Afrique, plus de la moitié des espèces de primates (54 sur 103) sont également menacées. Cela montre « que l’Homo sapiens doit changer radicaleme­nt sa relation avec les autres primates, et avec la nature dans son ensemble », souligne Grethel Aguilar, directrice générale par intérim de l’UICN.

Cette nouvelle liste rouge s’inquiète également du sort du hamster d’Europe, qui passe en danger critique. Et « si rien ne change, l’espèce pourrait disparaîtr­e au cours des 30 prochaines années », s’alarme l’UICN. La liste souligne enfin le danger qui pèse sur les baleines franches de l’Atlantique Nord, dont il restait moins de 250 adultes fin 2018 (-15 % depuis 2011). Victimes de collisions avec les navires et des filets de pêche, mais aussi du réchauffem­ent des océans, elles sont à un pas de l’extinction.

« La liste rouge est un baromètre de la vie sur Terre », a commenté Andrew Terry, de la Zoological Society of London. Alors « nous devons tenir compte de ses avertissem­ents et prendre les mesures audacieuse­s nécessaire­s pour assurer un avenir dans lequel la vie sauvage et l’humanité prospèrent ».

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