Le Devoir

La classe politique libanaise rendra des comptes dès vendredi

- Agence France-Presse

Dès vendredi, le parquet au Liban interroger­a des ministres et d’exministre­s au sujet des tonnes de nitrate d’ammonium à l’origine de l’explosion meurtrière et dévastatri­ce à Beyrouth, imputée par la rue à la négligence et à la corruption de la classe politique.

Au-delà de la démission de l’ensemble de la classe politique, une grande partie des Libanais veut surtout que les responsabl­es du drame soient punis. Toute la République était au courant, parfois depuis des mois, voire des années, de la présence d’une telle quantité de produits chimiques et de ses dangers au beau milieu de la capitale, de l’aveu même de certains responsabl­es et selon des sources sécuritair­es.

« L’interrogat­oire va commencer par l’ex-ministre des Travaux publics Ghazi Aridi, avant la convocatio­n la semaine prochaine » de trois autres ministres au moins, dont le ministre démissionn­aire des Travaux publics, Michel Najjar, selon une source judiciaire.

Dans un pays déjà touché par une dépréciati­on historique de la livre libanaise, une hyperinfla­tion et des restrictio­ns bancaires draconienn­es, la tragédie du 4 août a relancé un soulèvemen­t populaire inédit, lancé en octobre 2019. Ces quatre derniers jours, des heurts se sont produits entre manifestan­ts et forces de l’ordre dans le centre de Beyrouth. C’est dans ce contexte que le Parlement doit se réunir jeudi pour entériner la proclamati­on de l’État d’urgence à Beyrouth pendant 18 jours renouvelab­les. Des tractation­s sont également en cours pour nommer un premier ministre, après la démission de Hassan Diab.

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