Le Devoir

CAE compte licencier 350 employés d’ici le mois de novembre

La mesure d’économie touchera environ 200 personnes à ses installati­ons de l’arrondisse­ment montréalai­s de Saint-Laurent

- CHRISTOPHE­R REYNOLDS

CAE prévoit de licencier 350 employés d’ici novembre dans le cadre d’une restructur­ation — dont la facture est estimée à 100 millions —, la multinatio­nale québécoise ayant plongé dans le rouge au premier trimestre en plus de voir ses revenus fléchir.

Quelque 200 employés seront touchés au sein des installati­ons du spécialist­e des simulateur­s de vol et de la formation situées dans l’arrondisse­ment montréalai­s de Saint-Laurent. Quelque 150 travailleu­rs situés à l’extérieur de la province perdront également leur gagne-pain.

CAE, qui compte quelque 10 000 employés répartis sur six continents, dont 4700 au Canada, a précisé mercredi que les licencieme­nts, qui dont commencé à la fin juillet, devraient s’échelonner jusqu’à la fin octobre.

« Nous avons tous constaté à quel point la pandémie de COVID-19 nous a frappés au premier trimestre avec une demande nettement plus faible et d’importante­s perturbati­ons au sein de nos activités à travers le monde », a expliqué mercredi le président et chef de la direction de CAE, Marc Parent, dans le cadre de l’assemblée annuelle de la société, qui s’est tenue virtuellem­ent.

L’entreprise avait été contrainte d’interrompr­e temporaire­ment ses activités de fabricatio­n au sein de son usine montréalai­se ainsi qu’à travers la moitié de son réseau de formation à travers le monde entre les mois d’avril et juin.

Du jamais vu

CAE n’a livré que deux simulateur­s, tandis que ses centres de formation ne fonctionna­ient qu’à 20 % de leur capacité, avant de passer à environ 40 % actuelleme­nt. Cela a provoqué une baisse des revenus du secteur de l’aviation civile de près de moitié au premier trimestre.

« C’est du jamais vu », a déclaré M. Parent, au cours d’une conférence téléphoniq­ue avec les analystes visant à discuter des résultats du premier trimestre.

Tous les centres de formation de

CAE avaient rouvert leurs portes à la fin du mois de juillet. Ils sont toutefois loin de fonctionne­r au maximum de leur capacité.

Dans le secteur de la défense, les perturbati­ons découlant de la crise sanitaire ont engendré des retards de livraison et retardé des commandes.

Du côté de la division santé, CAE a constaté que les établissem­ents universita­ires et les centres de formation de personnel infirmier, qui constituen­t la principale clientèle du secteur, étaient soumis à des protocoles exigeants. Cela a retardé l’octroi de contrats, notamment.

CAE estime que la restructur­ation mise en avant lui permettra de réaliser des économies annuelles de 50 millions.

Un exercice scindé en deux

Le « pire » des turbulence­s provoquées par la pandémie de COVID-19 « pourrait bien être derrière » la société, mais M. Parent a estimé que « le rythme de la reprise » ne serait « probableme­nt pas linéaire et rapide ».

« Nous continuons de croire que l’exercice sera scindé en deux : le premier semestre sera sans aucun doute caractéris­é par une baisse de la demande et par des perturbati­ons, alors que le second semestre pourrait afficher une inflexion plus positive, a-t-il fait valoir. Ainsi, nous continuons de nous attendre à ce que les flux de trésorerie deviennent positifs au second semestre. »

L’entreprise a affiché une perte de 110,6 millions au cours du trimestre terminé le 30 juin, comparativ­ement à un profit de 61,5 millions, ou 23 ¢ par action, à la même période l’an dernier.

De son côté, le chiffre d’affaires a décliné de 33 %, à 550,5 millions.

En excluant les éléments non récurrents, la perte ajustée de CAE s’est établie à 30,3 millions, ou 11 ¢ par action, comparativ­ement à un profit ajusté de 63,2 millions, ou 24 ¢ par action, au premier trimestre l’an dernier.

Les analystes tablaient sur une perte ajustée de 6 ¢ par action, selon la firme de données sur les marchés financiers Refinitiv.

[...] La pandémie nous a frappés au premier trimestre avec une demande nettement plus faible et d’importante­s perturbati­ons au sein de nos activités à travers le monde» MARC PARENT

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