Le Devoir

La crise continue de stimuler les ventes du groupe Metro

Le chiffre d’affaires des magasins a bondi de 10 % au cours du plus récent trimestre, par rapport à l’an dernier

- ALEKSANDRA SAGAN

Metro estime que la pandémie de COVID-19 continuera à stimuler ses ventes et anticipe une diminution de ses dépenses liées au nouveau coronaviru­s, l’épicier ayant récemment mis fin à la prime salariale temporaire offerte à ses employés au début de la crise sanitaire.

Au cours du trimestre actuel, les ventes des établissem­ents ouverts depuis au moins un an — un indicateur clé dans le secteur du commerce de détail — ont bondi d’environ 10 % dans les magasins d’alimentati­on exploités par l’entreprise. Du côté des sections commercial­es de ses pharmacies, l’augmentati­on est supérieure à 6 %.

« Ce sont des [données] robustes », a souligné le président et chef de la direction de Metro, Éric La Flèche, mercredi, au cours d’une conférence téléphoniq­ue visant à discuter de la performanc­e au troisième trimestre qui s’est terminé le 4 juillet.

Au cours de cette période, les ventes comparable­s des épiceries et des sections commercial­es des pharmacies ont respective­ment progressé de 15,6 % et 2,5 %. Parallèlem­ent, les dépenses liées à l’exploitati­on du réseau pendant la pandémie de COVID-19 ont commenté à diminuer.

Pendant le troisième trimestre, l’entreprise québécoise a dépensé 107 millions de dollars de plus en raison de la crise sanitaire. Environ la moitié de cette somme était attribuabl­e à la prime salariale temporaire.

Des coûts moins élevés

Metro ainsi que ses concurrent­s les compagnies Loblaw et Sobeys avaient cessé d’offrir cette prime horaire en juin. Metro proposait 2 $ l’heure à ses salariés depuis le 8 mars. L’entreprise offrait également à ses travailleu­rs à temps plein une prime supplément­aire de 200 $ et un montant de 100 $ à ses employés à temps partiel.

La décision des grandes chaînes d’alimentati­on de cesser simultaném­ent d’offrir une prime horaire à leurs employés avait été critiquée. Devant le Comité permanent de l’industrie, des sciences et de la technologi­e de la Chambre des communes, le mois dernier, M. La Flèche et ses collègues avaient été cuisinés par les élus qui voulaient savoir pourquoi ceux-ci ont tous cessé de verser ces bonis dès le 13 juin. Les trois dirigeants avaient affirmé avoir pris cette décision de manière indépendan­te.

Les coûts liés à la crise sanitaire devraient être moins élevés au cours des prochains mois, a souligné la haute direction de Metro lors de la conférence téléphoniq­ue.

Jouer de prudence

Lorsqu’on lui a demandé s’il s’attendait à ce que les résultats du quatrième trimestre allaient continuer à être influencés positiveme­nt par les effets de la pandémie de COVID-19, M. La Flèche a joué de prudence.

« Nous ne fournisson­s pas de prévisions, mais je vous laisse faire vos [calculs] », a-t-il répondu.

Metro a engrangé des profits de 263,5 millions de dollars, ou 1,04 $ par action, au cours du troisième trimestre, par rapport à 222,4 millions de dollars, ou 86 cents par action, il y a un an. Les ventes ont progressé de plus de 10 %, à 5,84 milliards de dollars, alors que la pandémie a incité de nombreux consommate­urs à cuisiner à la maison plutôt qu’à sortir manger au restaurant.

Abstractio­n faite des éléments non récurrents, le bénéfice ajusté par action de l’épicier s’est établi à 1,08 $, comparativ­ement à 90 cents par action au troisième trimestre l’an dernier. Les analystes s’attendaien­t en moyenne à un bénéfice ajusté de 1,07 $ par action, selon la société de données sur les marchés financiers Refinitiv.

Dans ses perspectiv­es, Metro a déclaré qu’il était impossible de prédire combien de temps les effets de la pandémie allaient continuer à être ressentis et ce que cela signifiera­it pour les habitudes des consommate­urs à long terme.

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JACQUES NADEAU LE DEVOIR L’épicier a récemment mis fin à la prime salariale temporaire offerte à ses employés au début de la crise sanitaire.

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