Les adolescents face à la COVID-19
Des pédiatres lancent un SOS pour nous alerter sur une génération d’adolescents qui, devant les restrictions imposées par la Santé publique pour freiner la COVID-19 (port du masque et sports extérieurs interdits), seraient en danger de garder des séquelles psychologiques permanentes. Et d’ajouter : « déjà qu’on a supprimé leur party de fin d’année !!! ».
Si ces pédiatres gagnent à leur opinion les journalistes traitant d’éducation et les enseignants, et qu’ensemble ils disent à nos adolescents, et même les persuadent, qu’on leur fait porter un fardeau trop lourd pour leurs « faibles épaules », ces adolescents pourraient bien être d’accord avec eux et imiter d’autres segments de la population qui prennent la rue pour crier à l’injustice.
Dans quel monde vivent-ils ? Sont-ils au Népal, au Pakistan, au Bangladesh, en Syrie, en Grèce, dans des camps de réfugiés, ou partout ailleurs où les enfants peinent à manger, à se loger, ont à franchir des distances démesurées pour se rendre à leur école quand elle existe ? Sont-ils en zone de guerre comme le sont des millions d’enfants à travers le monde ?
Non, presque tous sont bien logés, bien nourris, bien divertis avec tous ces « jouets » à leur disposition, capables encore de s’activer physiquement dans leurs cours de culture physique et dans les sports individuels, avec en général des adultes attentifs autour d’eux.
J’ai fondé une école alternative, travaillé avec les enfants du Dr Julien, écrit deux livres, L’enfant, le dernier des opprimés et Une famille libre. J’ai pu constater comment les enfants, et encore plus les adolescents, sont capables d’autonomie, d’audace et souvent de « faire la barbe » aux adultes quand il s’agit d’innover, résilients dans les moments difficiles s’ils sentent les adultes à leurs côtés. Mais il faut bien le dire : la plupart des approches éducatives actuelles dans nos écoles sont aussi vieillottes que les bâtiments qui les abritent et peinent à mettre en oeuvre toutes leurs capacités.
La journaliste Josée Legault soutient qu’il « faut faire appel à la solidarité des adolescents ». Ils sont bien capables de prendre conscience qu’ils ne sont pas seuls dans l’adversité et que tenir le fort avec tous peut être un motif de fierté. Il faut surtout leur expliquer que ces empêchements de tourner en rond maintenant ne sont que de la petite bière à côté des obstacles que leur vie future va leur ménager. [...] Ces adolescents n’ont pas besoin qu’on se comporte avec eux comme des mononcles ou des matantes, mais comme des hommes et des femmes qui leur font confiance et les traitent comme des alliés. André Frappier
Le 7 octobre 2020