Vers la mise en place de régimes à prestations cibles
Les grands syndicats sont divisés
Le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, va de l’avant avec le dépôt du projet de loi 68 permettant la mise en place de régimes de retraite à prestations cibles. Un nouveau régime qui ne fait pas l’unanimité parmi les grands syndicats.
Un projet de loi aussitôt décrié par la FTQ. « Il aura comme conséquence d’appauvrir les futurs retraités en précarisant leur situation financière à la retraite », a déclaré le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc, dans un communiqué. Les régimes à prestations déterminées restent la meilleure option à la retraite, ajoute la FTQ. « Le projet de loi no 68 sous-entend que les travailleurs doivent en fin de compte se débrouiller seuls avec leur rente, qui pourrait être réduite au moment de la retraite ; les retraités ont besoin d’un revenu prévisible. Québec doit revenir à la raison et prendre en compte l’intérêt des futurs retraités plutôt que les intérêts du patronat. »
Le projet a reçu un accueil plus favorable de la CSN, qui y voit une possibilité supplémentaire d’épargner en vue de la retraite. « En permettant de partager non seulement les risques économiques, mais aussi les risques liés à la longévité, les RRPC sont des outils plus performants que les régimes d’accumulation de capital tels que les REER collectifs et les régimes à cotisations déterminées. » La vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville, s’empresse d’ajouter que les régimes à prestations déterminées demeurent tout de même la meilleure des options. « Le dépôt de ce projet de loi ne signifie aucunement que nous ne continuerons pas à nous battre pour préserver nos régimes de retraite à prestations déterminées. »
Un RRPC garantit aux participants le versement d’une rente jusqu’au décès, comme c’est le cas pour un régime à prestations déterminées, mais son niveau peut varier en fonction de l’évolution de la situation financière du régime. La cotisation versée par l’employeur est fixe, et les risques associés à la longévité et au rendement de l’épargne sont supportés par les travailleurs et les retraités, comme dans le cas d’un régime à cotisation déterminée.