Le Devoir

Le président américain retrouve le Bureau ovale

Son comporteme­nt est scruté avec attention au moment où les cas deCOVID-19 à la Maison-Blanche se multiplien­t

- JÉRÔME CARTILLIER À WASHINGTON AGENCE FRANCE-PRESSE

Ignorant les mises en garde sur les risques de contagion, Donald Trump a retrouvé mercredi le Bureau ovale, six jours après avoir été testé positif à la COVID-19. Le comporteme­nt du président américain, sous le feu des critiques depuis de longs mois pour sa gestion de la pandémie, est scruté avec une attention particuliè­re au moment où les cas de coronaviru­s à la Maison-Blanche — employés, conseiller­s, journalist­es — se multiplien­t.

Selon un haut responsabl­e américain, il était présent avec un nombre « extrêmemen­t limité » de conseiller­s dans le célèbre bureau. Il y a pénétré par la porte donnant sur les jardins, pour éviter d’emprunter les couloirs de la « West Wing ».

« Je viens d’être briefé sur l’ouragan Delta », a-t-il tweeté, soucieux de montrer à l’Amérique qu’il est au travail, à 27 jours d’un scrutin qui s’annonce très difficile pour lui face à Joe Biden.

Lors de son retour lundi soir à la Maison-Blanche après avoir quitté l’hôpital, M. Trump, avait déjà suscité la polémique. Juste après sa descente de l’hélicoptèr­e, il avait grimpé les marches vers le balcon de sa résidence. Là, il avait retiré son masque et levé les pouces, dans un étrange geste de défi. « N’ayez pas peur de la COVID », avait-il tweeté quelques heures plus tôt depuis l’hôpital, suscitant la consternat­ion dans le milieu médical.

Les États-Unis viennent de franchir la barre des 210 000 morts de la COVID-19. En moyenne, la semaine passée, 700 personnes sont mortes chaque jour du coronaviru­s dans ce pays.

N’ayez » pas peur de la COVID DONALD TRUMP

« Je me sens bien ! »

Pour l’heure, selon le médecin de la Maison-Blanche, son état de santé est chaque jour un peu plus rassurant. « Il n’a pas eu de fièvre depuis plus de quatre jours et pas de symptômes depuis plus de 24 heures », a affirmé dans un bref compte rendu le docteur Sean Conley.

Le courrier commençait cependant par une formule inhabituel­le, renforçant encore un peu plus les interrogat­ions sur l’étrange communicat­ion de l’équipe médicale sur ce dossier : « Le président ce matin dit : “Je me sens bien !” » Le Dr Conley a précisé que les dernières analyses à partir de prélèvemen­ts effectués lundi ont permis de déceler des traces d’anticorps à la COVID-19 qui étaient indétectab­les jeudi soir, lorsqu’il a été déclaré positif.

Pour le virologue Florian Krammer, de l’école de médecine Icahn à New York, ces résultats ne sont pas nécessaire­ment très parlants à ce stade. « Il est tout à fait possible que la majorité des anticorps détectés vienne de la transfusio­n », a-t-il expliqué à l’AFP.

Donald Trump a été soigné par un traitement expériment­al contre la COVID-19, des anticorps de synthèse développés par le laboratoir­e Regeneron. Injectés dans le corps d’un patient, les anticorps de synthèse peuvent fondre sur le virus pour le neutralise­r comme est censé le faire le système immunitair­e.

Pour le Pr Michael Buchmeier, enseignant à l’Université de Californie, la présence de ces anticorps à ce stade pourrait aussi signifier que l’infection « est présente chez le patient depuis plus longtemps que ce qui a été annoncé ».

Les médecins de la Maison-Blanche affirment que Donald Trump a été déclaré positif pour la première fois le jeudi 1 octobre. Mais ils ont toujours obstinémen­t refusé de dire à quand remontait son test précédent.

 ?? SAUL LOEB AGENCE FRANCE-PRESSE ?? Pour l’heure, selon le médecin de la Maison-Blanche, l’état de santé de Donald Trump est chaque jour un peu plus rassurant, à 27 jours d’un scrutin qui s’annonce très difficile pour lui face au candidat démocrate Joe Biden.
SAUL LOEB AGENCE FRANCE-PRESSE Pour l’heure, selon le médecin de la Maison-Blanche, l’état de santé de Donald Trump est chaque jour un peu plus rassurant, à 27 jours d’un scrutin qui s’annonce très difficile pour lui face au candidat démocrate Joe Biden.

Newspapers in French

Newspapers from Canada