Pour combattre le racisme envers les Autochtones
Respectivement auteur, metteur en scène et acteur québécois ; vice-président d’Acosys et chargé de cours (Droit canadien et peuples autochtones) à l’Université de Montréal
Comme la majorité des gens, nous sommes choqués et bouleversés par les événements tragiques qui ont mené à la mort de Joyce Echaquan. Il va sans dire que nous saluons les nombreuses réactions venues de tous les secteurs de la société québécoise pour dénoncer ce qui s’est passé et déplorer le racisme envers les Autochtones. Mais cette indignation n’est pas suffisante, et doit maintenant faire place à l’action.
Nous croyons fermement que la réconciliation et la cohabitation harmonieuse entre la nation québécoise et les nations autochtones sont possibles. C’est là l’esprit du livre que nous avons publié en 2008, et c’est aussi l’essence de notre engagement au sein du conseil d’administration de Puamun Meshkenu.
Nous lançons donc un message d’espoir, celui de l’amitié entre Autochtones et Québécois.
Nous souhaitons mettre en lumière ces relations d’amitié qui existent entre nos peuples, mais surtout, nous voulons nous engager à poser des actions concrètes afin de nous opposer fermement au racisme.
La semaine dernière, l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) dévoilait un Plan d’action sur le racisme et la discrimination, contenant des dizaines d’actions concrètes pouvant être adoptées dès maintenant. Le chef de l’APNQL, Ghislain Picard, lançait alors un appel aux organisations et aux citoyens québécois à devenir des alliés dans cette lutte contre le racisme et la discrimination.
Ce plan contient des actions pour tous les secteurs d’activité, dont plusieurs issues du rapport de la Commission sur les relations entre les Autochtones et certains services au Québec (commission Viens) : médias, milieu de l’éducation, municipalités, services policiers, justice, milieu des affaires et entreprises, ainsi que pour les groupes et organisations. Il y a aussi plusieurs actions très simples et concrètes pour les individus.
Vous pouvez aller consulter le plan de l’APNQL et choisir de poser une ou plusieurs des 141 actions proposées.
Des exemples ?
- S’informer auprès de sources fiables sur les enjeux et réalités des Premières Nations.
- Lire « Mythes et réalités sur les peuples autochtones », publié sur le site Web de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse.
- Participer à des rassemblements, à des festivals et à des événements authentiques et locaux organisés par les Premières Nations.
- Lire la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.
Nous sommes convaincus que ce mouvement d’alliances saura avoir des effets concrets et amener des changements réels, en plus de créer une pression populaire sur tous les ordres de gouvernement et toutes les institutions publiques. Cependant, il n’est pas nécessaire d’attendre le gouvernement ou d’autres institutions pour agir. Chacun de nous peut le faire et devenir des alliés dans la lutte contre le racisme et la discrimination envers les Autochtones.
*Les signataires sont deux des auteurs de l’essai De Kebec à Québec. Cinq siècles d’échanges entre nous, portant sur l’histoire des relations entre les Autochtones et les Québécois. Ils sont également membres du conseil d’administration de Puamun Meshkenu, un organisme créé et présidé par le Dr Stanley Vollant.