Ottawa déplore l’arrêt de vols chez Westjet
Le gouvernement fédéral juge « malheureuse » la décision de WestJet de suspendre indéfiniment ses services dans les Maritimes et d’interrompre le vol Québec-Toronto à compter du 2 novembre, un geste qui survient trois mois après celui d’Air Canada consistant à mettre une trentaine de liaisons régionales sur la glace.
WestJet, qui réduira de 80 % sa capacité dans les Maritimes, se retirera des aéroports de Moncton, Fredericton, Sydney et Charlottetown, mais compte aussi diminuer le service à Halifax et à St. John’s. À Québec, le transporteur décollait trois fois par jour à destination de Toronto avant la pandémie, un rythme qui est actuellement de quatre fois par semaine.
La desserte de ces marchés « est de moins en moins viable », a affirmé le p.-d.g. de WestJet, Ed Sims. « Depuis le début de la pandémie, nous nous sommes efforcés de maintenir les services aériens essentiels dans tous nos aéroports nationaux, mais la demande en matière de déplacements est grandement limitée par des politiques restrictives, et nous sommes à court d’options avec les augmentations de frais de tiers, étant donné l’absence de soutien propre au secteur. »
La décision de WestJet est « mal
Le gouvernement affirme qu’il discute avec l’industrie pour trouver des solutions
heureuse », selon le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau. « L’accessibilité de nos régions est plus importante que jamais, et les connexions aériennes sont essentielles au développement économique des régions et à la prospérité. C’est pour cela que notre gouvernement est engagé à appuyer les connexions aériennes régionales lors de notre discours du Trône », a-til affirmé dans une déclaration écrite transmise par son cabinet.
Les différentes régions du pays « s’attendent à avoir accès à des dessertes aériennes adéquates », a ajouté le ministre Garneau, en disant qu’Ottawa discute avec les communautés et l’industrie pour « s’assurer que ces connexions aériennes régionales demeurent opérationnelles de manière pérenne ».
Incapable de prédire la reprise des vols affectés, WestJet a également annoncé mercredi une centaine de mises à pied.
La bulle des Maritimes
« Les Maritimes se trouvent un peu dans une bulle, alors j’imagine que ce n’est pas très encourageant pour les visiteurs de se rendre dans les provinces de l’Est dans ce contexte-là. Je présume que comme ailleurs dans le monde et au Canada, WestJet doit transporter pas mal de sièges vides par les temps qui courent, donc c’est clair qu’ils doivent prendre des décisions », a dit en entrevue Jacques Roy, professeur en gestion du transport à HEC Montréal. « Pour ce qui est de Montréal et de Québec, ce n’est pas tellement un gros enjeu, il y a d’autres transporteurs qui desservent les villes. »
Là où « ça devient un enjeu », a-t-il dit, c’est lorsqu’un transporteur suspend le service à un endroit qui n’est pas desservi par un autre transporteur. Cet été, par exemple, Air Canada s’est retiré de Bathurst, au Nouveau-Brunswick, une décision déplorée par la ville et qui devait se traduire par des pertes mensuelles colossales pour l’aéroport régional du nord de la province. Des situations comme celle-là interpellent davantage le gouvernement fédéral, selon lui.