Le Devoir

L’Azerbaïdja­n frappe en Arménie, le conflit s’intensifie

- DMITRY ZAKS ET ARIS MESSINIS RESPECTIVE­MENT À BAKHARLY ET À STEPANAKER­T

L’Azerbaïdja­n a annoncé mercredi avoir frappé des sites de lancement de missiles sur le territoire arménien, une première laissant craindre une escalade du conflit dans la région séparatist­e du Haut-Karabakh.

Pour le cinquième jour consécutif, et malgré les appels appuyés de Moscou comme des Occidentau­x, le cessez-lefeu négocié en Russie et censé être en vigueur depuis samedi est resté lettre morte. Pour la première fois, l’armée azerbaïdja­naise a annoncé avoir bombardé des « systèmes de lancement de missiles » déployés dans la nuit sur le territoire arménien et qui, selon Bakou, servaient à viser l’Azerbaïdja­n.

La porte-parole de l’armée arménienne a confirmé les frappes sur son sol, mais démenti toute volonté de viser des zones civiles en Azerbaïdja­n, précisant toutefois qu’Erevan se réserve le droit de cibler « toute installati­on militaire et tout mouvement de combat sur le territoire de l’Azerbaïdja­n ».

Heurts armés

Le Haut-Karabakh, territoire majoritair­ement peuplé d’Arméniens, a fait sécession de l’Azerbaïdja­n peu avant la dislocatio­n de l’URSS, entraînant une guerre ayant fait 30 000 morts et des centaines de milliers de réfugiés des deux camps dans les années 1990.

Bakou accuse depuis l’Arménie d’occuper son territoire et les heurts armés y sont réguliers. Mais les hostilités en cours sont les plus graves depuis 1994.

Après environ trente ans d’impasse diplomatiq­ue, le président azerbaïdja­nais, Ilham Aliev, a juré de reprendre le contrôle de ce territoire par la force si nécessaire.

Les belligéran­ts se rejettent la responsabi­lité de ces nouvelles hostilités qui ont fait plus de 620 morts, selon des bilans partiels qui pourraient être bien plus lourds, l’Azerbaïdja­n ne communiqua­nt pas les décès parmi ses troupes.

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