Le Devoir

Distance sociale

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J’ai visionné en une seule soirée les huit épisodes de la série Distance sociale apparue sur Netflix le 15 octobre dernier, en me demandant comment ils avaient pu produire une série aussi pertinente et rythmée, en distanciat­ion sociale et en aussi peu de temps. Un des créateurs d’Orange Is the New Black figure parmi les coupables. Les huit thèmes traitent de nos difficulté­s relationne­lles chamboulée­s à travers les écrans, mais également dans la vraie vie. Très diversifié­s comme sujets, de l’alcoolique et ses réunions de AA à l’ado qui tombe amoureux par avatars interposés, en passant par la mère de famille malade de la COVID qui communique avec son petit garçon via Facetime dans la pièce d’à côté. Tout y est de cette fascinante époque dont on croyait avoir fait une surdose. Et pourtant, la catharsis fonctionne à merveille durant cette seconde vague. Une pièce d’anthropolo­gie à voir. bit.ly/3ofmfm0

Aimé la télésérie Les mecs sur Tou.tv, réalisée par Ricardo Trogi et scénarisée par Jacques Davidts. Aucun temps mort, beaucoup de scènes d’urinoir, de gym et de bars (ça sent le petit budget), mais on s’amuse devant ces mecs un peu perdus dans leur monde en évolution rapide et enlignés par le fils de Christian (Bégin, même prénom) et Nathalie, la proprio du bar qui porte le col roulé et le sourire narquois. Quand on sait que ce sont surtout les femmes qui apprécient les séries de ce genre, il y a de quoi rire. « Les filles aiment ça les p’tites bedaines, ça les rassure », affirme Christian. Je ne sais pas qui tente de se rassurer ici… ici.tou.tv/les-mecs

Savouré Projet P, une brochette de 15 textes réunis par Karine Glorieux (qui insiste pour assister à la vasectomie de son chum) sur les pénis en devenir (c’est un garçon !), les pénis fendus, circoncis, hors d’usage, ressuscité­s. Sous la plume délicate notamment de Marie-Julie Gagnon, Silvia Galipeau, Geneviève Lefebvre et Joëlle Morin. Un smorgasbor­d d’univers différents pour traiter d’un sujet délicat. Assez fort pour l’homme, mais conçu par la femme. quebec-amerique.com

Retenu mon souffle à la lecture de J’ai peur des hommes de Vivek Shraya, une femme transgenre d’origine indienne qui apprivoise son désir pour les hommes malgré ses peurs et après s’être fait dire qu’iel n’était pas assez viril toute son enfance. « Ces expérience­s me procurent donc un angle unique en tant que femme transgenre et queer, pour explorer la notion de « l’homme bon » et imaginer de nouvelles formes de masculinit­é qui ne suscitent pas la peur. » Un livre à mettre entre les mains de tous les gars. « Afin de repenser la masculinit­é, il faut abandonner notre quête du bon gars — cette anomalie, cette exception. L’homme bon est une fiction. » editions-rm.ca

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