Les rendements sont au rendez-vous, mais…
Les caisses de retraite ont continué à voir leur situation s’améliorer malgré la faiblesse des taux d’intérêt, le rendement médian étant revenu en territoire positif après neuf mois. Il dépendra toutefois de l’élection présidentielle américaine pour savoir si 2020 se terminera dans le rouge ou dans le vert.
Selon les données de Morneau Shepell publiées jeudi, les gestionnaires de fonds communs diversifiés ont enregistré un rendement médian avant frais de gestion de 4,4 % au troisième trimestre, poussant la performance après neuf mois à 2,6 %. La forte correction pandémique de février-mars, avec une chute de quelque 34 % de l’indice de référence américain S & P 500, est donc reléguée aux oubliettes.
Les caisses ont ainsi continué à cumuler les gains affichant un rendement supérieur à celui du portefeuille de référence. Le rendement médian de 4,4 % a été supérieur de 1,4 point à celui du portefeuille de référence, retenant une répartition de 55 % en actions et de 45 % en titres à revenu fixe.
Par grandes catégories d’actif, un placement dans l’indice des marchés mondiaux MSCI Monde a obtenu un rendement de 5,9 % au troisième trimestre. Dans le marché obligataire, le rendement moyen a été de 0,4 % alors que la performance du marché des actions telle que captée par l’indice S & P / TSX a été de 4,7 % et celle du S & P 500, de 8,9 % en dollars américains, de 6,6 % en dollars canadiens.
Depuis le début de l’année, la performance du S & P / TSX demeure toutefois négative, à quelque -2 %, subissant notamment l’influence d’une chute de plus de 30 % du prix du pétrole. À New York, la poussée de l’indice de référence n’est pas sans s’alimenter de l’explosion du cours des géants de la technologie, comme en témoigne l’augmentation de plus
Encore vendredi, les analystes de Wall Street indiquaient qu’une grande majorité des investisseurs, s’appuyant sur les sondages récents, fait le pari d’une victoire démocrate le 3 novembre.
de 28 % du Nasdaq. Leur poids accapare facilement 40 % de la capitalisation du S & P 500.
« Les bons rendements obtenus au troisième trimestre ont permis aux caisses de retraite d’améliorer leur situation financière. » Mais pour celles dont le passif de solvabilité importe, leur situation financière « reste moins bonne qu’elle ne l’était en début d’année en raison de la baisse importante des taux d’intérêt ». Morneau Shepell estime que le ratio de solvabilité d’une caisse de retraite moyenne a diminué d’environ 1 à 5 points de pourcentage depuis le début de l’année.
Dans sa lecture sur l’état de santé des régimes de retraite à prestations déterminées publiée au début du mois, le cabinet Mercer indiquait également que les niveaux de capitalisation avaient poursuivi leur remontée au troisième trimestre. Le ratio de solvabilité est passé de 101 % fin juin à 107 % fin septembre, « même en tenant compte du fait que les passifs actuariels sont évalués aux très faibles taux d’intérêt d’aujourd’hui ». Mais Mercer d’ajouter qu’il demeurait tout de même sous les 112 % mesurés début 2020.
Pour le dernier trimestre, outre la crainte d’une confirmation d’un scénario de récession à double creux, plusieurs risques se profilent, « notamment le résultat de l’élection américaine et la possibilité de litiges prolongés et d’instabilité, l’incidence de la résurgence du virus sur l’activité économique et le moment de l’arrivée du vaccin et son efficacité. Tous ces facteurs pourraient générer beaucoup de volatilité au quatrième trimestre de 2020 et au-delà », a énuméré Mercer, qui qualifiait de « sans précédent » l’actuel degré d’incertitude.
Encore vendredi, les analystes de Wall Street indiquaient qu’une grande majorité des investisseurs, s’appuyant sur les sondages récents, fait le pari d’une victoire démocrate le 3 novembre. Sans écarter pour autant un renversement de tendance dans un scénario de contestation des résultats si l’écart est faible.
Clin d’oeil à l’investissement responsable
Petit clin d’oeil à l’investissement responsable. Un sondage Ipsos auprès de 1000 investisseurs individuels au Canada, publié également cette semaine, indique que 73 % des répondants souhaiteraient qu’une partie de leur portefeuille soit investie dans des organisations offrant des possibilités pour l’avancement des femmes et des groupes diversifiés, et 72 % souhaitent que leur gestionnaire de fonds s’engage auprès des entreprises pour les inciter à une plus grande diversité dans la direction.
Le sondage, commandité par Placements AGF et le Mouvement Desjardins, souligne également que 75 % des répondants aimeraient être informés sur les options d’investissement responsable.