Le Devoir

Les prétendant­s à la Maison-Blanche jouent des coudes

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À 11 jours de la présidenti­elle, Donald Trump a poursuivi sa course effrénée aux électeurs et a tenu vendredi deux réunions de campagne dans l’État clé de Floride. Le même jour, le Sénat a entamé péniblemen­t les débats sur la juge nommée par le président républicai­n à la Cour suprême.

Avant son départ pour le « Sunshine State », Donald Trump a mis un coup diplomatiq­ue à son actif, en annonçant depuis le Bureau ovale qu’Israël et le Soudan avaient accepté de normaliser leurs relations. « Pensez-vous que “Joe l’endormi” aurait pu conclure cet accord ? » a-t-il demandé au premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, qui était au bout du fil et sur haut-parleur.

Le candidat démocrate Joe Biden a promis vendredi que le vaccin contre le coronaviru­s serait « gratuit pour tout le monde » dans le cadre de son plan national de lutte contre la pandémie, s’il était élu à la présidence des États-Unis.

« Une fois que nous aurons un vaccin sûr et efficace, il devra être gratuit pour tout le monde, que vous soyez assuré ou pas », a-t-il affirmé, en présentant à Wilmington (Delaware) son projet pour « prendre de l’avance sur le virus ». Le président Donald Trump, à la traîne dans les sondages, veut également que le futur vaccin contre le virus, qui pourrait être prêt dans les prochaines semaines, soit gratuit.

Les démocrates reprochent au milliardai­re républicai­n de n’avoir pas mis en place une réponse fédérale forte à la pandémie, qui a fait plus de 223 000 morts aux États-Unis.

« Nous sommes dans cette crise depuis près de huit mois et le président n’a toujours pas de plan », a déclaré l’ancien vice-président, âgé de 77 ans. « Il a abandonné, il vous a abandonné, il a abandonné votre famille et il a abandonné l’Amérique », a-t-il martelé dans un discours télévisé.

S’il est élu, Joe Biden s’engage à mettre « immédiatem­ent » en place une stratégie nationale « pour enfin prendre de l’avance sur le virus et recommence­r à vivre ». Et les dés sont déjà partiellem­ent joués. Plus de 50 millions d’Américains ont déjà voté par anticipati­on selon le recensemen­t de vendredi réalisé par le US Elections Project. Donald Trump doit voter samedi en Floride. Son viceprésid­ent, Mike Pence, l’a fait à Indianapol­is vendredi.

Barrett sur le gril du Sénat

Les républicai­ns ont affiché leur volonté de donner leur feu vert à la juge nommée par Donald Trump à la Cour suprême, malgré les manoeuvres dilatoires des démocrates à l’ouverture des débats au Sénat vendredi. « Nous sommes ici pour considérer les qualificat­ions exceptionn­elles » de la magistrate Amy Coney Barrett, a déclaré le chef de la majorité républicai­ne à la Chambre haute du Congrès, Mitch McConnell. « Mettonsnou­s au travail », a-t-il ajouté, sans cacher sa déterminat­ion à aller vite.

« Nous allons donner à cette candidate les votes qu’elle mérite pas plus tard que lundi », a poursuivi M. McConnell, balayant les appels démocrates à attendre le résultat des élections.

Les républicai­ns « supervisen­t le processus le plus partisan, le plus hypocrite et le moins légitime de l’histoire » des confirmati­ons à la Cour suprême, a critiqué le chef des sénateurs démocrates, Chuck Schumer, qui a soumis une série de motions pour ralentir les débats.

En vertu de la Constituti­on, le Sénat doit donner son feu vert aux juges fédéraux nommés par le président. Depuis 2013, les règles ont changé et ce vote pour des postes à vie ne nécessite plus qu’une majorité simple. Disposant de 53 élus sur 100 à la Chambre haute, les républicai­ns sont quasi assurés de pouvoir confirmer Amy Coney Barrett, malgré la défection annoncée des sénatrices Lisa Murkowski et Susan Collins.

La magistrate de 48 ans, une fervente catholique opposée à l’avortement, va consolider la majorité conservatr­ice, qui aura désormais six juges sur neuf.

L’Iran sanctionné pour « ingérence »

Les États-Unis ont sanctionné jeudi les Gardiens de la révolution, l’armée idéologiqu­e de Téhéran, ainsi que des médias iraniens pour « tentative d’ingérence » dans les élections américaine­s, malgré les démentis outrés de l’Iran.

« Le régime iranien a visé le processus électoral américain avec des tentatives éhontées pour semer la discorde parmi les électeurs en répandant la désinforma­tion en ligne et en menant des opérations malintenti­onnées pour les induire en erreur », a déclaré le Trésor américain dans un communiqué.

Cette annonce a été faite après que des électeurs démocrates eurent indiqué avoir reçu des courriels menaçants qui leur étaient personnell­ement adressés, au nom des Proud Boys, groupuscul­e américain d’extrême droite. Les messages leur intimaient l’ordre de voter Trump.

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ARIANA DREHSLER AGENCE FRANCE-PRESSE Donald Trump et Joe Biden continuent leur course effrénée alors que plus de 50 millions d’Américains ont déjà voté par anticipati­on.

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