Normalisation des relations entre Israël et le Soudan
Nétanyahou célèbre, les Palestiniens dénoncent un « péché politique »
La normalisation des relations entre Israël et le Soudan est un « formidable revirement », s’est félicité vendredi soir le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, tandis que les Palestiniens dénonçaient un nouveau « péché politique ».
Après des semaines de tractations en coulisses, qui se sont accélérées mercredi avec la visite secrète d’une délégation israélienne à Khartoum, le président américain, Donald Trump, a annoncé vendredi soir un accord de normalisation entre Israël et le Soudan.
« Quel formidable revirement ! Aujourd’hui Khartoum dit oui à la paix avec Israël, oui à la reconnaissance d’Israël et à la normalisation avec Israël », a réagi M. Nétanyahou dans une déclaration en hébreu transmise par ses services à l’AFP.
« Des délégations du Soudan et d’Israël se réuniront bientôt pour discuter de la coopération dans de nombreux domaines, notamment l’agriculture, le commerce et d’autres domaines importants », a ajouté M. Nétanyahou, qui a remercié les dirigeants soudanais et le président Trump pour ce nouvel accord de normalisation.
Le Soudan devient le troisième pays arabe à annoncer depuis août la normalisation de ses relations avec Israël, après les Émirats arabes unis et Bahreïn, s’est félicité M. Nétanyahou, qui avait rencontré en début d’année en Ouganda le général Abdel Fattah al-Burhane, chef du Conseil souverain soudanais.
Cette normalisation des relations entre Israël et le Soudan est particulièrement symbolique au Moyen-Orient.
Après la guerre des Six Jours, qui a vu en 1967 Israël s’emparer notamment de la Cisjordanie, de JérusalemEst et de Gaza, la majeure partie des dirigeants arabes s’était réunie au Soudan pour adopter la résolution de Khartoum connue pour ses « trois non » : non à la paix avec Israël, non à la reconnaissance d’Israël, non aux négociations avec l’État hébreu.
La normalisation des relations SoudanIsraël est « un péché politique qui nuit au peuple palestinien et à leur juste cause, nuit aussi à l’intérêt national du Soudan […] et ne bénéficie qu’à Nétanyahou », a réagi vendredi soir Hazem Qassem, le porte-parole officiel du Hamas, mouvement au pouvoir dans la bande de Gaza.
Dans une déclaration officielle, le mouvement islamiste a appelé les Soudanais à « rejeter » un « accord honteux ».
L’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, qui siège en Cisjordanie occupée, a, elle, « condamné » l’accord, estimant que les pays arabes, y compris le Soudan, ne pouvaient « parler au nom du peuple palestinien », estimant qu’une solution au conflit israélo-palestinien devait être un préalable à la normalisation entre Israël et le monde arabe, et non l’inverse.