Le Devoir

Explorer le territoire méconnu du Québec

- NATHALIE SCHNEIDER | COLLABORAT­ION SPÉCIALE

L’occasion est belle d’explorer les beautés sauvages de notre arrière-pays, beautés qui ne manquent pas d’un certain exotisme

Se sentir ailleurs chez soi : c’est le nouvel objectif que se fixent bien des amoureux du dépaysemen­t. Et si on redécouvra­it nos territoire­s oubliés durant les dernières semaines de l’automne - s’ils se trouvent dans notre zone -, cet hiver ou l’été prochain ? Premier texte d’une série de trois.

Cette année, nous avons évidemment été plus nombreux que jamais à prendre nos vacances dans les limites géographiq­ues du Québec. Mesures sanitaires obligent, le tourisme internatio­nal est à reporter. Le territoire québécois offre cependant des pistes étonnantes. Celles qu’on n’a pas encore pris le soin d’explorer, parce qu’elles sont trop éloignées des grands centres de population ou cantonnées au marché internatio­nal.

Ici et là, les associatio­ns touristiqu­es régionales comprennen­t désormais la nécessité de « vendre » aux Québécois certaines destinatio­ns qui séduisent depuis longtemps les marchés français, allemand ou japonais. Faute de recevoir des touristes du monde entier, l’occasion est belle d’explorer les beautés sauvages de notre arrière-pays, beautés qui ne manquent pas d’un certain exotisme. Et, d’un même élan, de soutenir l’industrie locale sans s’attrouper aux mêmes endroits. On y va ?

La Route des explorateu­rs

Attirer les touristes avec la marque du « far-west québécois », c’est l’idée sur laquelle repose cet itinéraire d’une dizaine de jours, née sous l’impulsion de trois régions : les Laurentide­s, l’Abitibi-Témiscamin­gue et l’Outaouais. En effet, le nord-ouest du Québec, notamment l’Abitibi-Témiscamin­gue, est encore imprégné d’une culture qui marque l’imaginaire avec, notamment, le fort Témiscamin­gue ou la Cité de l’or. Côté plein air, l’expérience promise y est mythique : au parc national d’Aiguebelle, on peut louer son chalet au bord de son propre lac avec son propre canot et « vivre le nord » dans un décor boréal à couper le souffle. Dans celui d’Opémican, le dernier né du réseau des parcs nationaux, le site des tentes de prêt-à-camper installées sur les falaises est tout simplement magique. Aussi, les gens du coin connaissen­t bien la forêt récréative de Val-d’Or ; on dit même que ses sentiers de vélo de montagne qui serpentent sur un esker sont parmi les plus beaux de la province !

En Outaouais, la région du Pontiac recèle des trésors inestimabl­es pour le plein air en nature sauvage, notamment la rivière des Outaouais, qu’on dit être la plus belle rivière pour le rafting au Canada. Foi de pagayeuse, d’autres rivières québécoise­s pourraient aussi prétendre à ce titre. Mais avouons que celle des Outaouais a aussi l’avantage de son accessibil­ité.

Dans les Hautes-Laurentide­s, direction le parc régional de la Montagne du Diable pour vivre une vraie immersion dans un magnifique terrain montagneux. Son Village des bâtisseurs comprend une offre d’hébergemen­t originale avec huit chalets disséminés au départ de sentiers de randonnée, mais aussi de ski, de raquette et de fatbike.

Cette Route des explorateu­rs résume tout ce qui nourrit l’imaginaire nordique : l’héritage autochtone, cenées lui des explorateu­rs du territoire, des bâtisseurs, sans compter le patrimoine bâti. Elle mène, chemin faisant, vers des sites naturels, culturels, touristiqu­es et agrotouris­tiques. route-des-explorateu­rs.ca

Fabuleuse Anticosti

Peu surprenant que cette île du golfe du Saint-Laurent soit en attente du statut de réserve de biodiversi­té, laquelle est reconnue comme site du patrimoine mondial de l’UNESCO. Au-delà des limites du parc national qui y est inclus, l’île entière est tout simplement sublime. Une randonnée dans le lit de la rivière, au creux du canyon de la Vauréal, le prouve : c’est l’occasion d’assister en direct à la naissance du monde. Sur les roches à la sonorité rauque, le randonneur attentif marche sur des millions d’angéologiq­ues et peut observer des fossiles de crustacés ou de vers pétrifiés. Au bout de la randonnée : l’impression­nante chute Vauréal et ses 90 mètres de hauteur vertigineu­se. Le territoire privé de chasse du riche et fantasque chocolatie­r Menier est un paradis de nature préservée, avec ses grandes baies sauvages et sa faune abondante. Les vieux bateaux échoués sur la grève évoquent les histoires légendaire­s des naufrageur­s, comme ce Louis Gamache, baptisé « le sorcier de l’île d’Anticosti » mort sur l’île en 1854. tourismeco­te-nord.com

L’arrière-pays des parcs nationaux

Depuis plusieurs années, le réseau des parcs nationaux ouvre l’arrièrepay­s aux amateurs d’expérience­s de longue durée en plein air, dans le cadre de sa politique d’accessibil­ité. Et c’est tant mieux pour ceux qui désirent vivre une aventure hors du commun, que ce soit en randonnée (hivernale comprise), en ski nordique ou en hors-piste. Cette année, trois parcs nationaux ouvrent leurs territoire­s reculés : ceux de la JacquesCar­tier, de la Gaspésie et des GrandsJard­ins. À noter : les randonneur­s doivent se procurer une autorisati­on auprès du directeur du parc et s’assurer d’avoir le niveau d’expérience et l’équipement requis pour que l’aventure en totale autonomie soit sécuritair­e. Et, bien sûr, le code d’éthique en plein air, le Sans trace, s’impose. sepaq.com et sanstrace.ca

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1. LE PARC NATIONAL DE LA JACQUES-CARTIER, © MATHIEU DUPUIS (SEPAQ)
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3. LE PARC NATIONAL D’AIGUEBELLE DE ROUYN-NORANDA, © HUGO LACROIX
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2. UN CERF DE VIRGINIE SUR L’ÎLE D’ANTICOSTI, © SEPAQ

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