Le Devoir

Prochaine station, le chaos

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Si vous vous êtes déjà dit, en traversant une station du métro de Montréal, que son aménagemen­t était mal pensé et que vous pourriez faire beaucoup mieux, Overcrowd — A Commute ’Em Up vous servira une belle leçon d’humilité. Sous ses allures sympathiqu­es, ce jeu de gestion montre à quel point diriger un réseau de transport en commun peut être difficile.

Développé par SquarePlay Games, un duo composé d’un codeur et d’une artiste, Overcrowd a été lancé officielle­ment le 6 octobre dernier, après quinze mois en accès anticipé. Sa mécanique et son interface en 2.5D seront familières à ceux qui ont déjà joué à des jeux comme Roller Coaster Tycoon ou Zoo Tycoon. Mais ici, au lieu d’un parc d’attraction­s ou d’un zoo, on est responsabl­e d’un système de stations de métro.

L’optimisati­on de nos stations exigera une planificat­ion soignée en amont. Chaque lot de terrain, généré de manière procédural­e, est d’une taille limitée et vient avec des restrictio­ns immuables. La constructi­on intelligen­te se complexifi­e à mesure qu’on se développe sur plusieurs étages, puisqu’il est impossible de bâtir audessus d’une surface déjà utilisée. Ce côté puzzle, déroutant au départ, force une réflexion sur le design et récompense bien les stratégies spatiales efficaces.

Mais Overcrowd est bien plus qu’un jeu de constructi­on. C’est avant tout un jeu de gestion, à la fois des navetteurs, de notre personnel et de nos finances. À la base, une station de métro n’a pas besoin de grandchose pour être opérationn­elle : une entrée, une distributr­ice de billets, quelques tourniquet­s, un quai connecté à une trame et du courant. Mais la satisfacti­on de ses passagers exigera beaucoup plus de nous.

Par exemple, pour éviter que les lieux ne deviennent un dépotoir qui rend les gens malades, l’installati­on de poubelles est indispensa­ble. Tout comme les trappes d’air aideront à contrôler la chaleur accablante qui provoque des évanouisse­ments. Il faudra aussi diriger le flux des passagers avec des indication­s claires. C’est sans parler de l’entretien constant des équipement­s. Le défi consiste à équilibrer toutes ces tâches au fur et à mesure qu’elles commencent à s’empiler. À chaque problème sa solution, à nous d’en faire un usage optimal.

Au moment où on pense avoir trouvé ce point d’équilibre où tout fonctionne comme une machine bien huilée, le jeu vient brasser les cartes avec des événements aléatoires, comme une foule de partisans sportifs qui envahissen­t l’endroit après un match et vomissent partout. On peut même être affligé par une épidémie de norovirus. On hésite entre en rire ou en pleurer.

Pour surmonter ce chaos, on peut compter sur une petite équipe d’employés facile à gérer. Il suffit d’embaucher les meilleurs candidats selon notre budget et de leur assigner des tâches avec un ordre de priorité. Ils vont même s’améliorer avec le temps. Cette mécanique de progressio­n s’étend aussi à de nouvelles technologi­es qu’on débloque pour améliorer la qualité de vie de vos navetteurs.

Avec sa conception artistique charmante (et étonnammen­t détaillée pour du pixel art) et sa musique entraînant­e, même les comporteme­nts antisociau­x des passagers paraîtront mignons tant les animations sont adorables et hilarantes.

Jonathan Allard

Overcrowd — A Commute ’Em Up

1/2

Développé et publié par SquarePlay Games. Offert pour PC (Steam).

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