Le Devoir

La COVID-19 et Washington font glisser les Bourses

- ÉRIC DESROSIERS

La deuxième vague de la pandémie de COVID-19 qui grossit dans le monde et l’incapacité des élus américains à s’entendre sur des mesures d’aide à Washington ont fait plonger les Bourses lundi.

Cette autre sorte de vague a commencé à Shanghai (-0,8 %) avant de déferler sur Francfort (-3,7 %), Paris (-1,9 %) et Londres (1,2 %), puis de poursuivre sa course vers New York (-1,9 %) et même Toronto (-1,4 %). Les compagnies les plus touchées sont spécialisé­es dans les croisières, le transport aérien et les hôtels, mais aucun secteur n’a vraiment été épargné, puisque c’est pour l’économie tout entière que les marchés s’en font pour les prochaines semaines et les prochains moins. Logiquemen­t, le prix du baril de pétrole a aussi piqué du nez (-3 %).

L’indice de volatilité des marchés boursiers (VIX) — aussi surnommé « l’indice de la peur » parce qu’il reflète la nervosité des investisse­urs — est l’un des seuls à avoir augmenté à Wall Street, lundi. En hausse de 20 %, on ne l’a pas vu si haut depuis le début du mois de septembre. Les investisse­urs voient avec inquiétude la pandémie de nouveau coronaviru­s revenir en force un peu partout et doutent de la capacité des pouvoirs publics de s’y opposer, a expliqué au Wall Street Journal Steven Wieting, stratège en chef à la Citi Private Bank.

Aux États-Unis, le nombre de nouvelles contaminat­ions n’a cessé d’augmenter depuis le mois de septembre et s’élève, en moyenne, à 70 000 nouveaux cas par jour depuis une semaine.

L’Europe n’est pas l’abri de cette nouvelle vague, à tel point que l’Italie vient d’annoncer la fermeture des restaurant­s, bars, théâtres, cinémas et salles de sport pendant un mois. En France, où certaines régions ont déjà un couvre-feu nocturne, un nouveau record a été battu dimanche avec 52 000 cas positifs enregistré­s, et il est désormais question d’un retour du confinemen­t. L’Espagne a aussi imposé un nouvel état d’urgence ainsi que des couvre-feux.

Mais pour Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services, la principale crainte des marchés financiers vient de l’absence de progrès dans les négociatio­ns entre démocrates et républicai­ns au Congrès américain sur de nouvelles mesures d’aide.

La semaine dernière, les marchés croyaient encore qu’un compromis était possible entre les deux camps, tout en sachant qu’une éventuelle entente ne pourrait pas se traduire en aide concrète pour les ménages et entreprise­s avant plusieurs semaines.

Mais même cet espoir était trop ambitieux, a laissé comprendre lundi le principal conseiller économique de la Maison-Blanche, Larry Kudlow. « Les discussion­s ont clairement ralenti », a-t-il admis, mais « elles ne sont pas terminées ». Les résultats de l’élection américaine du 3 novembre pourraient compliquer encore plus les choses, a noté Gregori Volokhine, s’il fallait que le démocrate, Joe Biden, remporte la présidence, mais que les républicai­ns conservent la majorité au Sénat. « Un tel cas de figure rendrait extrêmemen­t difficile un plan de relance, et le marché s’adapte à ça. »

Mégafusion à Calgary

La chute des prix du pétrole lundi arrivait au lendemain de l’annonce surprise, à Calgary, de la mégafusion des pétrolière­s et gazières canadienne­s Cenovus Energy et Husky Energy à un coût évalué à 3,8 milliards.

« L’accord a un sens stratégiqu­e », a affirmé l’analyste Manav Gupta, de Credit Suisse, dans une note aux investisse­urs. « À l’instar des sociétés d’exploratio­n et de production américaine­s, les sociétés énergétiqu­es canadienne­s doivent également se rassembler, réduire leurs coûts et devenir plus agiles pour mieux s’adapter à la baisse de la demande d’énergie dans le monde post-pandémique. »

Avec l’Agence France-Presse et La Presse canadienne

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JUSTIN LANE AGENCE FRANCE-PRESSE L’indice de volatilité des marchés boursiers, aussi surnommé « l’indice de la peur » parce qu’il reflète la nervosité des investisse­urs, est l’un des seuls à avoir augmenté à Wall Street, lundi.

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