Le Devoir

Nouvel élargissem­ent de l’aide aux PME

Les sociétés utilisant un compte bancaire personnel pourront se tourner vers le Compte d’urgence pour les entreprise­s canadienne­s

- FRANÇOIS DESJARDINS

L’aide financière aux PME qui souffrent de la pandémie s’élargit un peu plus, une fois de plus : les sociétés qui ont recours à un compte bancaire personnel dans le cadre de leurs activités sont désormais admissible­s au programme de Compte d’urgence pour les entreprise­s canadienne­s (CUEC), qui prévoit des prêts sans intérêt pouvant atteindre 40 000 $.

La mesure, qui survient cinq mois après que le premier ministre Justin Trudeau a dit qu’Ottawa étudiait ce genre d’élargissem­ent, constitue le plus récent morceau d’un filet mis en place pour aider les petites et moyennes entreprise­s à traverser la crise. De manière concrète, le programme permettra à ces PME d’y avoir accès, mais Ottawa a indiqué qu’elles devront d’abord ouvrir un compte d’entreprise, à condition de satisfaire aux autres critères.

À ce jour, environ 774 000 PME et sociétés à but non lucratif ont souscrit au programme pour un total de 31 milliards en prêts. L’accès aux fonds se fait par l’entremise de plus de 200 institutio­ns financière­s. Selon Ottawa, le CUEC, doté d’une enveloppe globale de 55 milliards et expirant le 31 décembre 2020, vise à soutenir les entreprise­s en attendant une reprise économique, bon nombre d’entre elles étant aux prises avec des frais fixes au moment où les revenus ont chuté de manière importante par rapport à leur niveau antérieur. Les prêts sont garantis par le gouverneme­nt.

Entre 5 et 6 % des membres des 110 000 membres de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendan­te (FCEI) fonctionne­nt avec un compte personnel, a dit en entrevue Jasmin Guénette, vice-président aux affaires nationales à la FCEI. En extrapolan­t à l’ensemble des 1,1 million de PME au pays, l’on pourrait conclure que la situation est celle de 50 000 à 60 000 entreprise­s, selon lui. Depuis que M. Trudeau en a parlé en mai, la FCEI a répondu à de nombreux appels de la part de membres souhaitant savoir si la mesure serait mise en oeuvre.

Ottawa a modifié les règles du programme à plusieurs reprises depuis son dévoilemen­t au mois de mars 2020. Par exemple, le gouverneme­nt a d’ailleurs annoncé il y a deux semaines que le montant de prêt maximum de 40 000 $ serait relevé à 60 000 $.

Une partie de cette tranche supplément­aire pourra être radiée si le solde du prêt est remboursé avant la fin décembre 2022. Le jour même, Ottawa a également annoncé une nouvelle Subvention d’urgence du Canada pour le loyer, qui offrira une aide directe aux entreprise­s devant payer un espace locatif.

Un peu plus de 85 % des entreprise­s sondées par la Banque de développem­ent du Canada croient qu’elles seront certaineme­nt ou probableme­nt encore en activité dans un an, selon une enquête publiée il y a deux semaines. Selon un autre sondage, celui-là fait par la FCEI, les trois quarts des PME ont dû emprunter de l’argent pour essayer de traverser la pandémie, le montant moyen s’élevant à 127 000 $.

 ?? GRAHAM HUGHES LA PRESSE CANADIENNE ?? La mesure, qui survient cinq mois après que le premier ministre Justin Trudeau eut dit qu’Ottawa étudiait ce genre d’élargissem­ent, constitue le plus récent morceau d’un filet mis en place pour aider les petites et moyennes entreprise­s à traverser la crise.
GRAHAM HUGHES LA PRESSE CANADIENNE La mesure, qui survient cinq mois après que le premier ministre Justin Trudeau eut dit qu’Ottawa étudiait ce genre d’élargissem­ent, constitue le plus récent morceau d’un filet mis en place pour aider les petites et moyennes entreprise­s à traverser la crise.

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