Le Devoir

L’été a été catastroph­ique pour le tourisme mondial

Les répercussi­ons de la pandémie ont causé une perte de 730 milliards de dollars pour le secteur

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Les arrivées de touristes internatio­naux ont chuté de 70 % dans le monde au cours des huit premiers mois de 2020 par rapport à l’année précédente, sous l’effet de la pandémie de COVID-19, a annoncé mardi l’Organisati­on mondiale du tourisme (OMT).

Les mois d’été, habituelle­ment haute saison touristiqu­e dans l’hémisphère Nord, ont été catastroph­iques : -81 % de touristes en juillet sur un an, et -79 % en août, précise cette agence des Nations unies basée à Madrid. Cette chute représente 700 millions d’arrivées de touristes en moins et une perte de 730 milliards de dollars pour le secteur touristiqu­e mondial, « soit plus de huit fois la perte enregistré­e après la crise financière mondiale de 2009 », précise l’OMT dans son communiqué.

Pour l’ensemble de 2020, l’OMT table sur un recul de 70 % des arrivées de voyageurs sur un an, et ne prévoit pas de rebond avant la fin de 2021.

Environ 20 % des experts interrogés par l’agence envisagent un rebond « seulement en 2022 ». En 2019, le tourisme mondial avait connu une croissance de 4 % des arrivées.

Pour l’OMT, ce plongeon du tourisme est à mettre sur le compte de la lenteur à endiguer le virus, du manque de réponse coordonnée des différents pays pour la mise au point de protocoles communs ainsi que de la détériorat­ion du contexte économique.

Saignée des revenus

Ainsi, le chiffre d’affaires des compagnies aériennes sera encore en baisse de 46 % en 2021 par rapport à 2019, selon l’Associatio­n internatio­nale du transport aérien (IATA), qui réclame de nouvelles aides et évoque un scénario noir pour l’emploi dans le secteur.

Les compagnies espéraient une reprise du trafic aérien au quatrième trimestre, mais étant donné la nouvelle vague de COVID-19 et les restrictio­ns de circulatio­n — fermetures de frontières et mise en place de mesures de quarantain­e qui l’accompagne­nt —, elles ont revu leurs perspectiv­es en baisse. L’IATA tablait auparavant sur une baisse de 29 % de chiffre d’affaires par rapport à 2019, a précisé mardi dans un communiqué l’organisati­on qui regroupe 290 compagnies aériennes. Le trafic aérien a atteint son point bas en avril et a redémarré lentement en juin, avant d’être à nouveau freiné à partir de septembre avec la résurgence du virus.

En 2020, le trafic aérien mondial devrait être en baisse de 66 %, avec une demande en décembre en recul de 68 %, selon l’IATA.

Les précédente­s projection­s pour 2021 reposaient notamment sur l’espoir de l’arrivée d’un vaccin au deuxième semestre de l’année prochaine. « Nous ne sommes plus aussi positifs sur le deuxième semestre 2021 », a expliqué Brian Pearce, directeur financier de l’organisati­on au cours d’une conférence de presse à distance.

« À chaque nouveau jour de crise, les possibilit­és de pertes d’emplois et de destructio­n économique augmentent », a déclaré le directeur général de l’organisati­on Alexandre de Juniac, réitérant son appel aux gouverneme­nts à apporter de nouvelles aides au secteur. Selon l’IATA, le secteur du transport aérien a déjà obtenu un soutien de 160 milliards de dollars par des aides directes, des prêts, des soutiens au versement des salaires, des allègement­s ou assoupliss­ements fiscaux.

Pour baisser les coûts fixes des compagnies, « d’autres suppressio­ns d’emplois ou de baisses de salaires seraient nécessaire­s », selon l’IATA. « Pour atteindre le niveau de productivi­té des dernières années, il faudrait réduire le nombre d’emplois de 40 %. »

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