Les PME encaissent mal la deuxième vague |
37 % d’entre elles disent perdre de l’argent chaque jour
La récupération estivale a fait long feu. Près de quatre PME sur dix perdent de l’argent chaque jour, et la deuxième vague est venue faire chuter la confiance en octobre.
Même pas remises des restrictions ayant accompagné l’éclosion printanière de la pandémie, les PME sont confrontées à une deuxième vague provoquant une érosion de leur chiffre d’affaires. Selon un sondage de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), 51 % des PME du Canada ont déclaré encaisser une nouvelle chute de leurs ventes. « Dans certaines régions soumises à de nouvelles restrictions, comme Winnipeg et Toronto, la situation donne encore plus le vertige avec 70 % des propriétaires d’entreprise qui affirment que leurs ventes ont chuté en raison de la deuxième vague », peut-on lire. Cette proportion atteint 61 % à Québec, 57 % à Montréal et 53 % à Gatineau.
Pire, 37 % disent perdre de l’argent chaque jour qu’elles sont ouvertes. Dans les grandes villes québécoises, ce pourcentage oscille autour de 45.
« Nul n’est épargné. Les entreprises des secteurs de l’hébergement et de la restauration (76 %) ainsi que celles des arts et loisirs (69 %) sont plus susceptibles que les autres de connaître une baisse de leurs ventes […] Mais même les entreprises oeuvrant dans des secteurs qui n’ont pas été soumis à de nouvelles restrictions ont vu leurs ventes chuter ces derniers temps », indique la FCEI.
Il en résulte une chute notoire du niveau de confiance. L’indice du Baromètre des affaires de la FCEI a perdu 5,9 points, à 53,3 en octobre. Une lecture au-dessus de 50 indique que les propriétaires d’entreprise prévoient une amélioration de leurs résultats financiers sur un an, mais « lorsque l’indice tourne autour de 65, cela signifie normalement que l’économie atteint son plein potentiel », explique la Fédération. Cette baisse du moral est généralisée mais se ressent davantage au Québec, qui occupe une autre fois le dernier rang, avec un indice passant de 45,2 à 42,2.
« L’augmentation des cas de COVID-19 est source d’anxiété pour les propriétaires de PME, en particulier dans certaines régions où de nouvelles restrictions ont été imposées aux entreprises du secteur de l’hébergement et de la restauration, par exemple. Mais il faut dire ce qui est : ce déclin de l’optimisme est généralisé », souligne la FCEI. « Il touche 10 des 13 secteurs couverts par le sondage », ajoute Ksenia Bushmeneva, économiste à la TD.
Les plans d’embauche s’en ressentent, 28 % des propriétaires de PME prévoient de réduire leurs effectifs à temps plein au cours des trois prochains mois, contre 12 % seulement envisageant l’embauche. Au total, 27 % des chefs de PME estiment que leur entreprise se porte mal, contre 31 % affirmant le contraire. « Il est intéressant, ici, d’observer que la proportion d’entreprises se déclarant en bonne santé augmente par rapport au 28 % du sondage du mois précédent. Et qu’elle surpasse celle se disant en mauvaise posture pour la première fois depuis le début de la récupération économique, retient l’économiste de la TD. Mais cette dernière proportion demeure élevée, à près du double audessus de la moyenne de 2019. »
Le premier sondage a été réalisé le 22 octobre en ligne auprès de 3901 membres FCEI. Pour un échantillon probabiliste ayant un nombre égal de répondants, la marge d’erreur serait de plus ou moins 1,6 point de pourcentage, 19 fois sur 20. L’indice Baromètre des affaires s’appuie sur 1151 réponses recueillies auprès d’un échantillon aléatoire stratifié de membres de la FCEI. Les résultats sont exacts à plus ou moins 2,9 points de pourcentage, 19 fois sur 20.