Le Devoir

Après ses débuts à la Bourse de Toronto, Guru souhaite élargir son empreinte

L’entreprise québécoise vise les dépanneurs et les stations-service

- JULIEN ARSENAULT

Après plusieurs mois de préparatio­n, le producteur de boissons énergétiqu­es Guru s’attend à ce que son arrivée à la Bourse de Toronto donne le coup d’envoi à un élargissem­ent rapide de son empreinte nord-américaine.

Déjà bien connue au Québec, en Californie ainsi que dans certaines parties de l’Ontario et de l’Atlantique, la société québécoise fondée en 1999, qui se présente comme la seule à offrir une boisson naturelle et biologique dans l’industrie, vend ses produits dans plus de 15 000 points de vente — 8000 aux États-Unis, 5000 au Québec et 2000 en Ontario.

À terme, elle souhaite que ses boissons se retrouvent sur les tablettes de 3000 à 6000 dépanneurs et stationsse­rvice de plus dans le reste du pays.

« On vient de finir un marathon, mais on en commence un nouveau bien plus long », a lancé le président et chef de la direction de Guru, Carl Goyette, lundi, au cours d’une entrevue téléphoniq­ue avec La Presse canadienne à propos de l’arrivée de la compagnie sur le parquet de Bay Street, après quelques mois qui ont été les « plus occupés de sa carrière ».

L’appétit des investisse­urs était au rendez-vous, puisque le titre s’est temporaire­ment négocié à 9,99 $, bien audelà du prix initial fixé à 5,45 $. Lundi, l’action de Guru a terminé la séance à 8,55 $, en hausse de 57 %.

C’est par l’entremise d’une prise de contrôle inversée avec la société Mira X Acquisitio­n que la société a fait ses débuts en Bourse, visant à boucler un financemen­t de 34,5 millions de dollars. Les trois principaux actionnair­es de Guru, parmi lesquels figure M. Goyette, conservero­nt plus de 65 % de la société.

En dépit de la deuxième vague d’infections à la COVID-19, M. Goyette et ses associés ont décidé d’aller de l’avant en faisant le pari que la demande pour les titres de compagnies du secteur de la consommati­on pour les produits biologique­s allait demeurer vigoureuse. L’argent récolté grâce au placement privé servira à alimenter la croissance.

« On veut faire le ménage dans l’industrie des boissons énergisant­es, a dit M. Goyette. On va continuer à faire ce qu’on fait au Québec et en Californie, mais au printemps, il y aura un lancement national [au Canada] dans lequel nous pourrons être plus énergiques dans le commerce en ligne. »

Guru estime que le marché américain des boissons énergisant­es — essentiell­ement dominé par des joueurs comme Red Bull, Monster, Bang et Rockstar — est évalué à 15 milliards de dollars américains et qu’il atteindra 19,4 milliards en 2024. Déjà présente dans des chaînes comme Metro, Sobeys et Shoppers Drug Mart (Pharmaprix au Québec), l’entreprise veut être plus présente dans les dépanneurs et les stations-service, où se réalisent environ 65 % des ventes de l’industrie, selon M. Goyette.

De 2017 à 2019, les revenus de Guru ont bondi de 70 % pour s’établir à 17,5 millions de dollars, selon la présentati­on offerte aux investisse­urs. L’entreprise a également engrangé un profit de 705 000 $ l’an dernier. Au 31 juillet dernier, soit les neuf premiers mois de son exercice, Guru affichait des revenus de 16 millions et un bénéfice net de 989 000 $.

« Historique­ment, on a eu beaucoup de succès, mais on le faisait avec notre propre argent, a dit M. Goyette. On devait faire des choix. On devra encore en faire, mais on aura un peu plus les moyens de nos ambitions. »

Dans le cadre de l’offensive visant à accroître son empreinte, il est possible que Guru affiche des pertes nettes, a dit son grand patron, en ajoutant que cela ne serait que temporaire.

Au printemps, il y aura un lancement national [au Canada] dans lequel nous pourrons être plus énergiques dans le commerce en ligne

CARL GOYETTE »

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