Le Devoir

Bataille serrée pour le contrôle du Sénat

- MARCO FORTIER

Les troupes de Donald Trump étaient en bonne position pour conserver leur majorité au Sénat, mardi soir. Une victoire des républicai­ns priverait les démocrates d’un espoir de limiter la marge de manoeuvre du milliardai­re, vedette de téléréalit­é, qui livrait une chaude lutte à Joe Biden pour les clés de la Maison-Blanche.

Au moment où ces lignes étaient écrites, vers 22 h mardi, la course pour le Congrès était extrêmemen­t serrée, à l’image de la bataille pour la MaisonBlan­che. La percée attendue des troupes de Joe Biden au Sénat paraissait incertaine. Les démocrates luttaient aussi pour conserver le contrôle de la Chambre des représenta­nts.

Le vétéran républicai­n Mitch McConnell, un des plus fidèles alliés de Trump, a été l’un des premiers sénateurs de haut rang à se faire réélire, au Kentucky. Leader de la majorité au Sénat au moment du déclenchem­ent de la campagne, il affrontait une démocrate de fort calibre, Amy McGrath, ancienne pilote de l’armée de l’air.

Lindsey Graham, devenu fidèle à Trump après l’avoir traité de tous les noms dans la course à l’investitur­e républicai­ne en 2016, était aussi en avance dans son fief de Caroline du Sud, devant l’avocat afro-américain Jaime Harrison.

Les troupes de Joe Biden, qui avaient besoin de ravir trois sièges aux républi100 cains pour remporter le Sénat, étaient en voie d’en remporter un seul : au Colorado, l’ancien gouverneur démocrate John Hickenloop­er a gagné contre le républicai­n sortant Cory Gardner.

Tous les yeux étaient tournés vers la course à la présidence, mardi soir, mais le contrôle du Congrès reste crucial pour permettre au président de faire avancer ses projets de loi et pour confirmer les nomination­s du Cabinet, notamment. Trump a notamment promis de démanteler le plan de couverture des soins de santé mis en place par Barack Obama, le fameux Obamacare, mais le président n’a jamais soumis de solution de rechange en quatre ans au pouvoir.

Au moment du scrutin, le parti de Trump contrôlait le Sénat, avec 53 des sièges. Le Parti démocrate détenait la majorité à la Chambre des représenta­nts avec 232 des 435 sièges, comparé à 197 pour les républicai­ns. Trois sièges étaient vacants et un sénateur siégeait comme indépendan­t.

Plusieurs luttes importante­s

Au moment où ces lignes étaient écrites, la bataille pour le Sénat dans le Maine était considérée comme une des plus importante­s et des plus serrées. La républicai­ne modérée Susan Collins — qui a admis n’avoir pas voté pour Trump en 2016 —, élue pour la première fois en 1997, était en avance devant la démocrate Sara Gideon, née de parents d’origines indienne et arménienne.

La sénatrice du Maine avait causé une certaine déception en appuyant la nomination du juge controvers­é Brett Kavanaugh à la Cour suprême. L’existence ou non du racisme systémique dans l’État frontalier avec le Québec a divisé les électeurs et les candidats, dans la foulée des violences policières et des manifestat­ions du mouvement Black Lives Matter.

La bataille pour le Sénat en Géorgie, dans le sud du pays, retenait aussi l’attention. En raison des changement­s démographi­ques et d’une mobilisati­on sans précédent des démocrates, les troupes de Joe Biden avaient bon espoir de faire unedevant le dans cet État traditionn­ellement rouge. La républicai­ne Kelly Loeffler et le démocrate Raphael Warnock étaient au coude-à-coude. Un autre républicai­n, Doug Collins, était aussi sur les rangs.

Dans ce type de course à trois, il est probable que les deux premiers candidats aient un nouveau rendez-vous électoral le 5 janvier, si aucun d’entre eux n’atteint la cible de 50 % des voix. Dans l’autre course au Sénat de Géorgie, le républicai­n David Perdue, un fidèle de Trump, était en avance face au démocrate Jon Ossof.

L’Arizona, autre État jadis considéré comme une forteresse rouge, suscitait aussi la convoitise des démocrates. L’astronaute Mark Kelly, le mari de l’ancienne élue Gabrielle Giffords, qui a survécu à une fusillade, tentait de ravir le siège de la républicai­ne Martha McSally.

Les observateu­rs s’attendaien­t à ce que les démocrates conservent leur majorité à la Chambre des représenta­nts, mais la bataille était serrée, vers 22 h mardi.

La républicai­ne Marjorie Taylor Greene, qui a publiqueme­nt appuyé le groupe conspirati­onniste QAnon, a remporté la course dans le 14e district électoral de la Géorgie. Elle remplace le républicai­n Tom Graves. Mme Taylor Greene a été qualifiée d’« étoile montante des républicai­ns » par Donald Trump.

Tous les yeux étaient tournés vers la course à la présidence, mardi soir, mais le contrôle du Congrès reste crucial pour permettre au président de faire avancer ses projets de loi et pour confirmer les nomination­s du Cabinet, notamment

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JON CHERRY AGENCE FRANCE-PRESSE Le vétéran républicai­n Mitch McConnell, un des plus fidèles alliés de Trump, a été l’un des premiers sénateurs de haut rang à se faire réélire mardi, au Kentucky.

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