Le Devoir

Ventes et prix en hausse à Montréal et à Québec

- IMMOBILIER RÉSIDENTIE­L FRANÇOIS DESJARDINS

Un marché qui continue de battre des records de croissance au chapitre des ventes et des prix, qui ne montrent aucun signe d’essoufflem­ent dans leur ascension : en pleine deuxième vague de la pandémie, Montréal a connu un niveau d’activité hors du commun en octobre, a indiqué mardi l’Associatio­n profession­nelle des courtiers immobilier­s du Québec (APCIQ).

La grande région métropolit­aine a observé un bond de 37 % des ventes résidentie­lles au cours du mois par rapport à l’an dernier, une effervesce­nce accompagné­e par une hausse de 16 % du prix médian des copropriét­és (à 323 000 $) et de 21 % de celui des maisons unifamilia­les (à 430 000 $). Le délai de vente est quant à lui en chute libre et tourne autour d’une quarantain­e de jours à peine.

Pendant ce temps, à Québec, l’APCIQ a recensé une explosion de 45 % des ventes globales et une augmentati­on de 6 % du prix médian des maisons unifamilia­les (à 278 000 $), comparativ­ement à une baisse de prix de 3 % dans la catégorie des copropriét­és (à 197 000 $). Dans les deux villes, le nombre d’inscriptio­ns était en nette baisse par rapport à l’an dernier.

« Au cours des mois de juin à août, c’était un phénomène de rattrapage essentiell­ement. Il y avait de la demande latente qui s’est exprimée », a dit en entrevue Charles Brant, directeur du Service de l’analyse du marché à l’APCIQ.

« Ce que l’on observe, c’est plus que ça. Il y a vraiment un engouement pour l’immobilier, du fait que les ménages prennent conscience de l’importance d’avoir un chez-soi qui est adapté à leurs besoins », a-t-il ajouté en évoquant notamment les effets du télétravai­l.

C’est sans compter les mieux nantis qui ont pu être tentés d’acquérir une résidence secondaire, selon M. Brant, ou encore les gens qui ont décidé de quitter les zones urbaines « pour aller chercher des espaces moins chers à l’extérieur des villes, ce qui est plus facile à faire, car les moyens technologi­ques permettent maintenant de travailler à distance ». Ces dynamiques s’expriment évidemment dans un contexte de faibles taux hypothécai­res.

Mentionnon­s notamment une hausse des ventes de 63 % à Vaudreuil-Soulanges, de 52 % sur la Rive-Nord. Dans la région de Québec, la Rive-Sud a vu les ventes bondir de 66 %, comparativ­ement à 49 % dans la périphérie nord et 40 % dans l’agglomérat­ion de la ville.

Combien de temps durera la situation actuelle ? Tant que les programmes de soutien financier aux particulie­rs et aux entreprise­s seront en vigueur et que les reports de paiements auprès des institutio­ns seront possibles, « l’activité du marché va quand même être soutenue », a dit M. Brant. Il pourrait y avoir une correction des prix l’an prochain, mais elle sera « modérée ».

Ces données surviennen­t un mois et demi après que la Société canadienne d’hypothèque­s et de logement (SCHL) eut indiqué qu’elle surveille des signes de surchauffe potentiell­ement à Montréal et à Québec.

L’organisati­on mentionnai­t alors les conséquenc­es d’un faible niveau d’inscriptio­ns comparativ­ement à une forte demande. Seulement pour la région montréalai­se, les prix moyens au deuxième trimestre étaient en hausse de près de 12 % sur l’année dernière, du jamais vu en 15 ans.

Il ne s’agit pas que de rattrapage, estime l’Associatio­n profession­nelle des courtiers immobilier­s du Québec. GETTY IMAGES

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