Le Devoir

Les entreprene­urs et l’opposition réclament des changement­s

- JORDAN PRESS À OTTAWA

La plus récente propositio­n du gouverneme­nt libéral pour réformer les mesures d’aide d’urgence aux entreprise­s fait face à des demandes de changement­s de la part des entreprene­urs et de l’opposition.

Les libéraux ont déposé lundi un projet de loi qui prolongera­it la subvention salariale d’urgence jusqu’en juin et stopperait la diminution progressiv­e des prestation­s qui était prévue. Le projet de loi créerait également une nouvelle Subvention d’urgence pour le loyer, qui permettrai­t aux locataires commerciau­x de demander directemen­t une aide au loyer et aux paiements hypothécai­res. La version actuelle compte sur les propriétai­res pour faire la demande, mais ils ne se sont pas bousculés aux portes du gouverneme­nt fédéral pour aider leurs locataires commerciau­x.

Le premier ministre Justin Trudeau a expliqué que le bouquet de mesures avait été conçu pour être suffisamme­nt flexible pour pouvoir aider les entreprise­s à faire face à des réalités diverses. La ministre des Finances, Chrystia Freeland, a aussi indiqué qu’Ottawa dépensera plus « s’il s’avère que la deuxième vague est vraiment, vraiment difficile et que les gens ont besoin de plus de soutien ».

Le projet de loi déposé lundi, près d’un mois après l’annonce de la réforme, a suscité des réactions partagées de la part de regroupeme­nts d’entreprise­s, qui appelaient le gouverneme­nt à l’aide. Les conservate­urs ont demandé mardi aux Communes une flexibilit­é supplément­aire dans les programmes fédéraux de subvention salariale et d’aide aux loyers commerciau­x ainsi qu’une suspension, jusqu’en juin, des vérificati­ons fiscales dans les petites entreprise­s.

La nouvelle Subvention d’urgence du Canada pour le loyer couvrirait jusqu’à 65 % des dépenses admissible­s des entreprise­s — mais aussi des organismes de bienfaisan­ce et des organismes sans but lucratif — qui ont subi une baisse de leurs revenus en raison de la pandémie. Les réclamatio­ns pourraient être rétroactiv­es pour la période qui a débuté le 27 septembre. Les entreprise­s qui seraient obligées de fermer temporaire­ment leurs portes auraient droit à 25 % de plus.

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendan­te (FCEI) a accueilli le projet de loi de façon positive, mais elle veut s’assurer que toutes les entreprise­s assujettie­s à des confinemen­ts ou à d’autres restrictio­ns sont admissible­s à l’aide supplément­aire. La FCEI demande également aux libéraux de permettre aux entreprise­s d’obtenir une subvention pour le loyer rétroactiv­e, si leur propriétai­re ne l’a pas demandée au cours des derniers mois.

Alla Drigola, de la Chambre de commerce du Canada, a déploré que le projet de loi ne supprime pas les plafonds arbitraire­s sur l’aide aux loyers, qui avaient été une préoccupat­ion majeure soulevée lorsque le gouverneme­nt a réorganisé le programme. Les entreprise­s espèrent aussi que le gouverneme­nt augmentera la subvention salariale de base, de 65 % à au moins 75 %, comme pendant la première vague de la pandémie, a indiqué Mme Drigola.

Les plus récents chiffres fédéraux sur la subvention salariale montrent qu’Ottawa a versé près de 45,3 milliards à 340 210 entreprise­s.

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