Le Devoir

Le Sénat devrait demeurer républicai­n

- ÉLODIE CUZIN À WASHINGTON AGENCE FRANCE-PRESSE

La sénatrice républicai­ne Susan Collins a été réélue mercredi dans son État américain du Maine, réduisant encore les chances des démocrates de reprendre la majorité au Sénat, et augurant de quatre années difficiles à Washington si le Congrès reste divisé, quel que soit le vainqueur à la Maison-Blanche.

Lors des élections parlementa­ires de mardi, les démocrates sont parvenus à conserver leur majorité à la Chambre des représenta­nts.

Au Sénat, ils ont arraché deux sièges aux républicai­ns, dans le Colorado et l’Arizona.

Mais les républicai­ns ont un peu équilibré les comptes en battant un sénateur démocrate dans l’Alabama, tout en conservant les sièges d’élus qui semblaient pourtant grandement menacés.

Et en faisant mentir, au passage, les sondages qui prédisaien­t un effet négatif de Donald Trump sur les républicai­ns les plus vulnérable­s.

Le contrôle du Sénat était l’un des enjeux cruciaux du scrutin de mardi, car aucune loi ne peut être approuvée aux États-Unis sans le vote de la Chambre haute du Congrès.

Les républicai­ns contrôlent actuelleme­nt la Chambre haute avec 53 sièges sur 100. Trente-cinq sièges étaient en jeu mardi.

Les démocrates devaient s’emparer de quatre sièges pour reprendre la majorité du Sénat, ou de trois si le démocrate Joe Biden remporte la présidenti­elle puisque la vice-présidente élue Kamala Harris pourrait alors, selon la Constituti­on, voter pour départager un vote 50-50.

L’opposition espérait prendre aux républicai­ns plusieurs sièges qui semblaient vulnérable­s.

Mais ils ont été déçus par les résultats dans l’Iowa, le Maine et la Caroline du Sud. Tous leurs (minces) espoirs restants reposaient mercredi après-midi sur la Caroline du Nord et la Géor

Le contrôle du Sénat était l’un des enjeux cruciaux du scrutin de mardi, car aucune loi ne peut être approuvée aux ÉtatsUnis sans le vote de la Chambre haute du Congrès

gie, dans un scénario qui apparaissa­it toutefois improbable.

« La majorité républicai­ne au Sénat devrait probableme­nt être maintenue », estiment les politologu­es de l’Université de Virginie.

Derniers espoirs

Deux grands alliés du président républicai­n ont été réélus : le chef de la majorité au Sénat, Mitch McConnell, et le sénateur de la Caroline du Sud, Lindsey Graham. Face à des sondages serrés et au montant record levé par son rival progressis­te afro-américain, Jaime Harrison, cet influent sénateur était un temps apparu en grande difficulté.

La sénatrice républicai­ne Susan Collins, parfois critique de Donald Trump, a proclamé victoire mercredi. Bénéfician­t d’une manne de dons, sa rivale démocrate, Sara Gideon, était pourtant apparue victorieus­e dans la plupart des sondages publics.

« Nous avons réussi ! » s’est réjouie la sénatrice républicai­ne de l’Iowa, Joni Ernst, après avoir également fait mentir les sondages.

Dans une autre course serrée, le sénateur de la Caroline du Nord, Thom Tillis, a dit avoir remporté une « victoire historique ». Mais le résultat officiel n’avait toujours pas été proclamé.

De faibles espoirs démocrates reposaient donc encore sur cet État, ainsi que sur la Géorgie.

Fait rare : cet État conservate­ur a organisé deux élections sénatorial­es le 3 novembre.

Dans la première, le sénateur républicai­n sortant, David Perdue, apparaissa­it en tête devant le démocrate Jon Ossoff mercredi après-midi, mais la victoire ne lui avait pas encore été attribuée.

Dans la deuxième, une élection partielle, le candidat démocrate Raphael Warnock s’est qualifié pour un deuxième tour contre la sénatrice républicai­ne sortante, Kelly Loeffler, le 5 janvier.

Si les démocrates parvenaien­t à décrocher le siège en Caroline du Nord et un siège en Géorgie, ils prendraien­t le contrôle du Sénat à condition que Joe Biden soit élu président (50 sièges).

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AL DRAGO / GETTY IMAGES / AFP Le Capitole à Washington

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