Québec annonce une aide de 10 millions pour la presse écrite
Québec accordera une aide financière de 1,3 million de dollars à des médias de presse écrite et débloque 8,4 millions pour l’organisme Recycle Médias. « Les médias écrits constituent un secteur vital de la société québécoise », a déclaré mercredi la ministre de la Culture, Nathalie Roy, par voie de communiqué. Cette aide gouvernementale vise à « soutenir » ces entreprises « dans leurs activités quotidiennes et de développement », a-telle précisé.
En clair, le gouvernement Legault compte octroyer une subvention à sept médias écrits pour couvrir les coûts d’un « projet d’adaptation numérique ». Cette enveloppe totalisera 1 297 699 $ et correspond au premier de trois appels de projets pour 2020-2021.
Cette aide, octroyée en vertu du Programme d’aide à l’adaptation numérique des entreprises de la presse d’information écrite, a été saluée par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ). Il faut dire que la période actuelle « n’est vraiment pas facile », a dit son président, Michaël Nguyen.
La pandémie a plombé les revenus publicitaires des médias, qui doivent déjà composer avec la fuite de revenus publicitaires aux mains des géants du Web. Facebook et Google accaparent pas moins de 74 % des 6,8 milliards de dollars de revenus publicitaires sur le Web au Canada, selon le Canadian Media Concentration Research Project.
« Tant et aussi longtemps que les superpuissances du numérique ne s’attaquent pas à la désinformation sur leurs plateformes, il faut des médias pour départager le vrai du faux. Mais ce travail-là a un coût », fait valoir Michaël Nguyen.
Frais de recyclage
Québec débloque également 8,4 millions pour Recycle Médias, un organisme sans but lucratif qui représente depuis 20 ans les journaux imprimés de la province. Il compte 149 membres, dont Le Devoir, Québecor Média, The Gazette, Hebdos Québec et d’autres regroupements de journaux communautaires ou indépendants. L’enveloppe doit entièrement dédommager la participation des médias imprimés au système de financement des coûts du recyclage pour l’exercice financier 2020-2021.
« Idéalement, il faudrait que cette mesure se poursuive [au-delà de l’an prochain], a déclaré M. Nguyen, de la FPJQ. C’est une façon d’aider qui est simple et qui permet aux médias écrits d’économiser des sous qui se font rares, alors que le journalisme est plus important qu’il ne l’a jamais été. »
Les médias imprimés pressent le gouvernement de François Legault de les soustraire complètement du système de financement des coûts du recyclage, qu’ils jugent injuste et qui met selon eux leur survie en péril. Depuis 2010, les médias imprimés doivent participer au financement de la collecte sélective des municipalités, mais la facture qui leur est imposée ne cesse de grimper. Entre 2010 et 2019, le coût par tonne de papier traité est passé de 23 $ à 242 $, soit une hausse de 950 %, ce qui a fait bondir de 9 millions de dollars (+350 %) la part que les journaux doivent assumer.
La pandémie a plombé les revenus publicitaires des médias, qui doivent déjà composer avec la fuite de revenus publicitaires aux mains des géants du Web