Aucun assouplissement en zone rouge pour l’instant |
François Legault songe toutefois à permettre les rencontres individuelles
Il est hors de question pour le premier ministre François Legault d’adoucir les restrictions imposées en zone rouge pour limiter la propagation de la COVID-19… sauf pour permettre les rencontres individuelles. Il réagissait en conférence de presse jeudi aux assouplissements recommandés par la Direction régionale de santé publique de Montréal.
« Pour l’instant, on ne pense pas que c’est une bonne idée d’ouvrir les restaurants, les salles de sport, les salles de spectacle, parce que ce sont des opportunités de rassemblement, puis d’infection de plusieurs personnes à la fois », a-t-il affirmé.
Il a fait valoir que « la bataille n’est pas gagnée à Montréal » puisque la région comptait 261 nouveaux cas jeudi. La situation demeure également difficile au Saguenay–Lac-Saint-Jean et dans le nord de Lanaudière, « les deux pires régions actuellement » pour ce qui est du nombre de cas par habitant.
Selon le premier ministre, le « grand défi » dans la lutte contre la COVID-19 demeure celui d’éviter les rassemblements qui peuvent mener à une transmission exponentielle du virus. « C’est pour ça qu’à ce moment-ci on choisit, dans les zones rouges, de garder les restaurants, les salles de sport et les salles de spectacle fermés, parce que ce sont des opportunités de rassemblement pas seulement à l’intérieur de la salle, mais à l’entrée et à la sortie », a-t-il expliqué. Il en va de même pour les musées.
M. Legault songe toutefois à permettre des rencontres individuelles. Les personnes qui habitent seules ont déjà le droit d’avoir la visite d’une personne à la fois. Le gouvernement pourrait étendre cette permission aux gens qui résident avec d’autres personnes.
« Je vois le cas, par exemple, des étudiants au collégial ou à l’université qui sont en cours à distance depuis plusieurs mois et qui habitent chez leurs parents, a-t-il dit. […] Est-ce qu’un jeune peut rencontrer un autre jeune ou, peu importe l’âge, est-ce qu’il pourrait y avoir des rencontres, mais une personne à la fois ? »
« Un plateau »
Radio-Canada rapportait jeudi matin les suggestions de la Direction régionale de santé publique de Montréal pour permettre certains assouplissements aux restrictions imposées en zone rouge. « On a réfléchi à ces recommandations-là en se disant : maintenant qu’on est rendus à la cinquième semaine avec un plateau — un plateau qui ne semble pas vouloir trop bouger — [...] jusqu’à quel point des mesures aussi importantes peuvent être maintenues par la population sans avoir des effets collatéraux ou sans faire en sorte que la population commence à se désengager et plus ou moins suivre », a expliqué la directrice de santé publique de Montréal, Mylène Drouin, en entrevue à l’émission Puisqu’il faut se lever au 98,5.
Elle proposait notamment de rouvrir les salles de spectacle pour un maximum de 25 personnes, les musées et d’autres lieux d’exposition, les bibliothèques et les salles de sport pour les entraînements individuels. Le nombre de nouveaux cas de COVID-19 oscille autour de 1000 par jour depuis plusieurs semaines.
« De la même façon que la Dre Drouin et les autres, on est très préoccupés par les effets pervers du confinement, a reconnu le directeur national de santé publique, Horacio Arruda. Il n’y a personne qui ne prend pas ça en considération. Mais là, la question, c’est la santé physique et le système de soins aussi. […] Si notre système de soins est débordé, bien, ce sont toutes sortes d’autres maladies qu’on ne pourra pas opérer. »
« L’opinion qu’on émet pour une région a aussi un impact, a ajouté le ministre de la Santé, Christian Dubé. Quand le Dr Arruda va prendre sa décision, il va aussi penser à ce qui se passe en Montérégie. »
Le gouvernement Legault a prolongé la semaine dernière les mesures sanitaires imposées en zone rouge jusqu’au 23 novembre. Le premier ministre avait alors évoqué la possibilité de relâcher certaines restrictions après deux semaines advenant une baisse soutenue des cas, des éclosions et des hospitalisations.