Le combat des francophones hors Québec
Je sais, il est toujours malaisant de comparer les droits des francophones hors Québec avec ceux des anglophones au Québec. Mais on ne peut cacher la triste réalité. Je me souviens qu’à la fin des années 1960 (cela trahit mon âge), notre prof d’histoire nous disait que la plus grande injustice, au Canada, était le traitement des anglophones au Québec par rapport au traitement des francophones hors Québec. Regardez, disait-il, les anglophones ont leurs écoles, leurs hôpitaux. En fait, ils ont toutes leurs institutions leur permettant de vivre et de s’épanouir dans leur langue et leur culture avec de généreuses subventions de l’État du Québec. Et j’en suis fort heureux pour eux. Mais pour les francophones hors Québec, il faut toujours quémander ou aller devant les tribunaux. Sous prétexte d’austérité financière, Doug Ford, de l’Ontario, et Jason Kenny, de l’Alberta, coupent dans l’enseignement en français. Quel combat épique pour conserver l’hôpital Montfort, francophone, à Ottawa. Combien d’années les parents francophones de Colombie-Britannique ont-ils dû se battre pour obtenir des locaux décents pour l’enseignement en français à leurs enfants ? Et j’oublie sûrement d’autres exemples. Quelle serait la réaction des autres provinces si le gouvernement québécois décidait de couper dans les budgets des universités anglophones, de leurs écoles et de leurs hôpitaux sous prétexte d’austérité budgétaire ? Naturellement, les Québécois passeraient pour racistes, antianglophones. Pourtant, combien de milliards ont été dépensés depuis des décennies pour que nos concitoyens anglophones puissent vivre et se développer dans leur langue ? Pourquoi n’est-ce pas pareil pour nos concitoyens francophones hors Québec ? Pourquoi doivent-ils toujours se battre pour obtenir des grenailles et souvent rien ? Pour ma part, cela sent l’assimilation à petit feu. Que doit-il se passer pour que tout le monde soit traité équitablement ? Germain Grimard
Québec, le 4 novembre 2020