Le Devoir

Épidémie de zones rouges en Europe

- HÉLÈNE COLLIOPOUL­OU ALEXANDRIA SAGE À ATHÈNES ET À ROME

Pour enrayer la deuxième vague de la pandémie de COVID-19, le confinemen­t s’étend progressiv­ement en Europe, plus souple qu’en mars, mais moins bien accepté par la population.

Selon un comptage effectué à partir de source officielle, la pandémie a fait plus de 300 000 morts sur le continent européen, pour plus de douze millions d’infections. C’est la deuxième zone du monde la plus endeuillée, derrière l’Amérique latine et les Caraïbes (408 841 décès, 11 490 126 cas).

À partir de samedi, les Grecs devront montrer patte blanche pour quitter leur domicile : pour chaque sortie, il faudra indiquer par SMS le motif et l’horaire, et attendre le feu vert des autorités, également par SMS.

Le confinemen­t, qui devrait durer trois semaines — peut-être davantage — , épargnera certains services essentiels, comme les supermarch­és, épiceries et stations-service. Le coronaviru­s a fait 702 morts au total dans le pays, mais c’est surtout le nombre de malades hospitalis­és en soins intensifs qui fait planer le risque d’une saturation des hôpitaux.

Un couvre-feu national de 22 h à 5 h entre en vigueur en Italie jusqu’au 3 décembre. Comme en Grèce, les lycées passent à l’enseigneme­nt à distance, et les musées sont fermés, de même que les centres commerciau­x durant le week-end.

De nouvelles « zones rouges » — Lombardie, Piémont, Val d’Aoste et Calabre — ont été déclarées « à haut risque » et 16 millions d’Italiens renouent avec le confinemen­t, plus léger cependant qu’au printemps dernier.

En Norvège, pourtant un des pays d’Europe les moins touchés par la pandémie, les autorités serrent aussi la vis. À Oslo, bars et restaurant­s ne pourront plus servir d’alcool à partir de lundi, et salles de sport, cinémas, théâtres et piscines devront fermer leurs portes. L’enseigneme­nt à distance va s’étendre dans les lycées de la ville et d’autres régions.

En France, reconfinée depuis le 30 octobre, le nombre de nouveaux cas de COVID-19 a franchi le cap des 60 000 au cours des 24 heures, et le bilan total des décès depuis le début de l’épidémie s’approche des 40 000, a fait savoir vendredi l’agence nationale de santé publique.

La Chine bloque désormais l’arrivée des voyageurs étrangers en provenance de France et d’une dizaine d’autres nations très touchées par le virus.

L’Angleterre est elle aussi confinée depuis jeudi : les commerces non essentiels ont dû fermer, et les restaurant­s, pubs et cafés ne peuvent proposer que des livraisons ou des ventes à emporter. Les écoles, elles, restent ouvertes. À Liverpool, les autorités ont lancé vendredi un programme de dépistage massif, voyant dans cet essai pilote une porte de sortie possible au confinemen­t.

Le président portugais, Marcelo Rebelo de Sousa, a décrété vendredi l’état d’urgence sanitaire, qui s’appliquera pendant au moins deux semaines à partir de lundi, pour permettre au gouverneme­nt d’imposer de nouvelles restrictio­ns, parmi lesquelles pourraient figurer un couvre-feu nocturne et des contrôles de températur­e pour l’accès à certains lieux.

Les États-Unis, en plein suspense électoral, vont eux aussi de record en record. Dans ce pays, de loin le plus endeuillé au monde par la pandémie, affichant 234 876 décès, plus de 120 000 nouveaux cas positifs au coronaviru­s en 24 heures ont été recensés jeudi, selon l’université Johns Hopkins.

La COVID-19 a fait au moins 1 235 148 morts dans le monde et officielle­ment infecté plus de 48,7 millions de personnes. Pour la première fois, le cap des 600 000 nouveaux cas a même été franchi.

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