Ottawa a les moyens de dépenser plus, dit le DPB
Seules trois provinces ont des finances jugées viables, dont le Québec
Le directeur parlementaire du budget affirme que le gouvernement fédéral a la marge de manoeuvre nécessaire pour ajouter des milliards de dollars supplémentaires en dépenses permanentes avant que ses finances ne deviennent insoutenables.
Selon les calculs du directeur parlementaire du budget (DPB), le gouvernement pourrait augmenter les dépenses, réduire les impôts ou une combinaison des deux à hauteur de 19 milliards, et ce, de façon permanente, tout en stabilisant le ratio de la dette nette à son niveau d’avant la pandémie, soit 28 % du PIB, à long terme. Cela représente une baisse comparativement aux 41 milliards calculés par le responsable du budget en février, avant la pandémie de COVID-19.
Le rapport d’Yves Giroux indique que l’on ne peut pas en dire autant de certaines provinces, des territoires et de gouvernements locaux ou autochtones, dont les niveaux de dépenses actuels verraient le rapport de leur dette augmenter continuellement. Il estime qu’il faudrait augmenter les impôts ou réduire les dépenses en permanence de 0,5 % du PIB (12 milliards de dollars courants, augmentant au rythme du PIB par la suite) pour stabiliser le rapport de la dette nette de ces administrations à son niveau d’avant la pandémie, soit 24,1 % du PIB, à long terme. « L’effort financier requis pour permettre d’atteindre la viabilité viendra s’ajouter aux mesures prises en raison de la pandémie, mesures qui arrivent à échéance », ajoute-t-il.
Selon M. Giroux, seules trois provinces ont des finances jugées viables : le Québec, la Nouvelle-Écosse et l’Ontario, qui ont chacune des niveaux variables de marge de manoeuvre pour augmenter leurs dépenses. « En outre, d’après nous, les gouvernements des provinces viables financièrement disposent de la marge de manoeuvre financière voulue pour accroître leurs dépenses ou réduire les impôts, cette marge allant de 1,2 % du PIB au Québec à 0,1 % du PIB en Ontario. »
Régimes de retraite publics
Le DPB s’est également intéressé à l’état de santé à long terme des régimes publics de retraite. À ses yeux, « la structure actuelle du Régime de pensions du Canada n’est pas viable à long terme, quoique dans une modeste mesure ». En vertu de cette structure, les cotisations et les prestations projetées ne permettent pas de garantir qu’à long terme, le rapport de l’actif net au PIB puisse retrouver un niveau équivalant à celui d’avant la pandémie. « Il faudrait augmenter les cotisations ou réduire les prestations de 0,1 % du PIB (1,3 milliard de dollars courants, augmentant au rythme du PIB par la suite) pour parvenir à la viabilité. »
C’est tout autre au Québec, avec la structure actuelle du Régime des rentes du Québec (RRQ). « Les cotisations et les prestations projetées permettent de garantir qu’à long terme le rapport de l’actif net au PIB ne soit pas inférieur au niveau d’avant la pandémie. Dans le cas du RRQ, on pourrait réduire les cotisations, ou augmenter les prestations, de 0,1 % du PIB (300 millions de dollars courants, augmentant au rythme du PIB par la suite), et ce, sans compromettre la viabilité financière. »