Le Devoir

Chanter le Québec qu’on n’entend pas

Portrait d’un chanteur country ultra-populaire ignoré des grands médias

- CRITIQUE AMÉLIE GAUDREAU

Irvin Blais, ça vous dit quelque chose ? Si vous n’êtes pas amateur de country d’ici et que vous ne courez pas tellement les festivals d’Abitibi, de CôteNord et de Gaspésie, il y a fort à parier que cela ne vous dit rien. Et pourtant, cet artiste a plus d’une dizaine d’albums à son actif, dont il écoule des milliers de copies au gré de ses tournées de spectacles. Il est aussi l’un des musiciens québécois qui ont le plus de vues sur YouTube. Le fait qu’il soit à peu près invisible dans les grands médias d’ici explique probableme­nt cela.

Ce documentai­re de Guillaume Sylvestre (DPJ, Secondaire V) donne l’ampleur du personnage, très aimé de ses fans loin des grands centres, qui ont trouvé chez Irvin Blais un porte-voix de leurs préoccupat­ions et doléances dans ses chansons. En témoignent les scènes d’ouverture et de conclusion du film, où l’on voit le chanteur interpréte­r devant des foules enthousias­tes Ç’a

pas d’bon sens, une charge contre les gouverneme­nts qui mentent et qui les ignorent. D’ailleurs, à plusieurs reprises dans ce portrait fascinant, la vedette country souligne que sa principale source d’inspiratio­n est ce que lui racontent les gens qu’il croise sur sa route, ceux que l’on n’entend pas ailleurs.

Les rencontres émouvantes avec plusieurs d’entre eux, qui essaiment ce film porté entre autres par la narration tranquille de Denys Arcand, témoignent de ce lien particulie­r avec son public, une fidélité en double sens qui nourrit la création de l’artiste et fait du bien à ceux qui l’écoutent, et qui se sentent écoutés. On en sort attendri, dérangé, un peu confus, mais très certaineme­nt curieux.

Irvin Blais, la voix du peuple Canal D, jeudi, 22 h

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