Malgré une hausse des décès, l’Espagne se dit sur la bonne voie
L’épidémiologiste en chef du pays affirme que l’épidémie est en « nette stabilisation »
L’Espagne a recensé mardi plus de 400 nouveaux décès liés à la COVID19 en 24 heures, le chiffre le plus élevé de la deuxième vague, mais l’épidémie est entrée dans une phase de « nette stabilisation », a affirmé l’épidémiologiste en chef du gouvernement, Fernando Simon.
Le pays compte ainsi 39 756 décès, 411 de plus que lundi, un record pour un seul jour depuis le déconfinement en juin.
« Il est possible qu’ils [le nombre de morts] continuent à augmenter dans les prochains jours » étant donné l’évolution des malades, toutefois « nous voyons qu’il y a une stabilisation nette ces derniers jours » des contaminations, a expliqué lors d’une conférence de presse Fernando Simon, directeur du centre d’urgences sanitaires du ministère de la Santé.
« Cela fait plusieurs jours que l’incidence cumulée sur 14 jours s’est stabilisée » autour de 525 cas pour 100 000 habitants, a déclaré M. Simon, une tendance observée depuis début novembre, après avoir passé « le pic de transmission » fin octobre.
« Nous ne savons pas si [cette tendance] va se maintenir, nous espérons que oui », a-t-il mis en garde.
L’épidémiologiste a affirmé qu’on observait déjà « l’effet » des restrictions prises en Espagne : le 25 octobre, le gouvernement a déclaré un état d’urgence sanitaire, qui implique un couvre-feu dans presque tout le pays et autorise les autorités régionales, compétentes en matière de santé, à prendre des mesures anti-COVID.
Plusieurs régions ont aussi bouclé leur territoire ou ordonné la fermeture des bars et restaurants, et certaines font pression pour suivre l’exemple des pays européens qui ont décrété des confinements à domicile.
Le ministre de la Santé, Salvador Illa, a écarté cette éventualité pour le moment, estimant qu’il faut laisser du temps passer pour voir les résultats des mesures prises jusqu’à présent.
Avec près de 1,4 million de cas recensés officiellement, l’Espagne est un
Nous ne savons pas si [cette tendance] va se maintenir, nous »
espérons que oui FERNANDO SIMON
des pays européens comptant le plus grand nombre d’infections.
Confinements et couvre-feux
De nombreux pays européens, où plus de 13 millions de cas ont été enregistrés, sont soumis à divers niveaux de confinement ou de couvre-feu.
Le Portugal, en état d’urgence sanitaire depuis lundi, a instauré un couvrefeu dans la majeure partie du pays, tout comme en Roumanie et en Hongrie, où celui-ci est étendu.
En France, la deuxième vague progresse moins vite, notamment en région parisienne, dix jours après le reconfinement. En Italie, la situation épidémique est « largement hors de contrôle », selon des médecins qui réclament un confinement total.
Hors d’Europe, le Liban a annoncé un confinement « total » du 14 au 30 novembre, assorti d’« exceptions » pour « le secteur de la santé et d’autres secteurs vitaux ».
L’annonce d’un vaccin à 90 % efficace contre la COVID-19, développé par l’américaine Pfizer et l’allemande BioNTtech, continue de susciter un immense espoir. L’OMS a d’ailleurs salué « une innovation et une collaboration scientifique sans précédent ».
Les Américains, qui ont précommandé 100 millions de doses, affirment que les vaccinations pourraient commencer avant la fin de l’année et les Européens, qui ont préacheté 200 millions de doses et signeront « dans les prochains jours » pour 100 millions de doses supplémentaires, espèrent pouvoir en disposer début 2021. Le Canada, a annoncé mardi avoir pris une option sur 56 millions de doses supplémentaires aux 20 millions déjà réservées.
La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 1 269 867 morts dans le monde, selon les données de l’Université Johns Hopkins.
Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 239 588 décès pour 10 238 243 cas recensés.
Après les États-Unis, les pays les plus touchés sont le Brésil (162 628 morts), l’Inde (127 059 morts), le Mexique (95 027 morts) et le Royaume-Uni (49 861 morts).