Le Devoir

L’équilibre budgétaire « en temps et lieu »

- LIA LÉVESQUE

Le ministre des Finances, Eric Girard, a tenu à se faire rassurant vendredi devant ceux qui craignent qu’un retour à l’équilibre budgétaire en cinq ans lui impose d’augmenter le fardeau fiscal ou d’imposer des mesures d’austérité.

Le ministre Girard a participé à une séance de questions-réponses avec le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolit­ain, Michel Leblanc.

C’est dans ce contexte qu’il s’est fait demander s’il était prêt à repousser de deux ans le retour à l’équilibre budgétaire, soit sur sept ans plutôt que cinq, si la hausse des transferts fédéraux pour la santé qu’il demande ne se concrétisa­it pas. M. Leblanc disait craindre que, dans ce contexte, Québec doive se résigner à hausser le fardeau fiscal. « Chaque chose en son temps », a répondu le ministre Girard au président de la Chambre.

Il s’est empressé d’ajouter que l’équilibre budgétaire viendrait, notamment grâce à la croissance économique retrouvée. « En temps et lieu viendra le retour à l’équilibre budgétaire et oui, c’est important », a-t-il martelé. D’ailleurs, il a souligné que l’ensemble des entreprise­s qui étaient fermées dans la présente vague de confinemen­t partielle représente­nt 5 % de l’économie. Le printemps dernier, au plus fort de la pandémie, les entreprise­s touchées par les fermetures totalisaie­nt 40 % de l’économie, a-t-il précisé.

« C’est important que le gouverneme­nt joue son rôle d’ancrer les anticipati­ons, de donner de la prévisibil­ité aux entreprene­urs. Lorsqu’on dit aux

C haque » chose en son temps ERIC GIRARD

agences de notation, aux investisse­urs “nous allons équilibrer le budget et nous n’allons pas augmenter le fardeau fiscal”, nous donnons un signal aux investisse­urs privés, aux entreprene­urs, que le climat d’affaires va être positif au Québec », a justifié le ministre.

Il a aussi souligné que le compte à rebours pour revenir à l’équilibre d’ici cinq ans ne commencera­it que l’an prochain. Donc, dans les faits, ce rééquilibr­e se ferait sur six ans, et non cinq.

Main-d’oeuvre

Sur un autre plan, devant les représenta­nts des employeurs, le ministre des Finances a insisté sur les fonds qui étaient alloués à la requalific­ation de la main-d’oeuvre dans son énoncé budgétaire. Ce thème de la requalific­ation de la main-d’oeuvre a justement fait l’objet d’un vaste forum, à la mioctobre, qui a réuni employeurs, syndicats, milieu de l’enseigneme­nt et milieu communauta­ire et qui a permis de dégager des consensus.

Le Québec se retrouve en effet dans une situation de pénurie de travailleu­rs dans certains secteurs et de milliers de chômeurs dans d’autres secteurs. Il faut donc qu’il y ait une meilleure adéquation entre l’offre et les besoins, a rappelé le ministre Girard, qui a souligné que son collègue du Travail, Jean Boulet, oeuvrait déjà à ce chapitre.

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