Le Devoir

Pour une réforme de la loi 101

Le temps n’est plus aux tergiversa­tions, mais à l’action

- Partenaire­s pour un Québec français*

L’urgence linguistiq­ue fait les manchettes tous les jours : si nous ne faisons rien, le recul de notre langue commune se poursuivra implacable­ment et, un jour, le Québec français comme nous le connaisson­s ne sera plus. D’ailleurs, le sondage Léger sur l’état de la langue au Québec qui vient tout juste d’être publié témoigne de la grande préoccupat­ion des Québécois à l’égard de la langue française ainsi que de leur appétit pour des actions concrètes (67 % veulent que le gouverneme­nt renforce les lois pour améliorer la situation du français au Québec).

La pétition de trois jeunes Montréalai­ses pour faire du français la langue commune dans la métropole est également révélatric­e de cette envie que les choses bougent.

De fait, tous les récents indicateur­s sont au rouge, et le rapport de l’OQLF sur la situation linguistiq­ue à Montréal, de même que l’absence de certificat de francisati­on de plusieurs arrondisse­ments de la ville, nous confirment qu’un virage majeur s’impose. Des mesures fortes sont par conséquent attendues pour qu’enfin notre loi 101 puisse atteindre ses objectifs. Le gouverneme­nt a le devoir d’agir rapidement et doit sans plus attendre déposer son projet de réforme promis depuis des mois. C’est une réforme costaude que le peuple québécois attend ; le suspense n’a donc que trop duré.

Recommanda­tions

La coalition Partenaire­s pour un Québec français, regroupant huit organisati­ons syndicales et de la société civile, a proposé 54 recommanda­tions

Tous les récents indicateur­s sont au rouge, et le rapport de l’OQLF sur la situation linguistiq­ue à Montréal, de même que l’absence de certificat de francisati­on de plusieurs arrondisse­ments de la ville, nous confirment qu’un virage majeur s’impose

pour contrer les principale­s faiblesses actuelles de la Charte de la langue française, pour assurer une meilleure vitalité du français ainsi qu’un meilleur accès à la culture francophon­e. Nous espérons donc que ces dernières se retrouvero­nt dans le très attendu plan d’action du gouverneme­nt. Pour nous, les mesures prioritair­es à adopter doivent, entre autres, mettre un terme à l’exigence de la maîtrise de l’anglais généralisé­e et injustifié­e pour plusieurs emplois, favoriser la francisati­on des nouveaux Québécois, jeunes et adultes, de manière à ce qu’ils maîtrisent tous les aspects de la langue française, permettre aux Québécois d’avoir accès à de rigoureux portraits — établis en toute indépendan­ce — de la situation linguistiq­ue sur le territoire. Il faut donc aussi éradiquer le bilinguism­e institutio­nnel, en faisant en sorte que les communicat­ions de l’administra­tion publique, judiciaire et hospitaliè­re soient en français, sauf exceptions bien circonscri­tes.

Le ministre Simon Jolin-Barrette a déclaré à plusieurs reprises que la Ville de Montréal, tel le vaisseau amiral de la langue française, devait jouer un rôle prédominan­t dans la promotion, la valorisati­on et la défense du français. Filons la métaphore et affirmons que, pour parvenir à bon port, l’État du Québec doit impérative­ment en être le capitaine exemplaire afin que la langue officielle s’incarne véritablem­ent dans les pratiques institutio­nnelles et afin de faire réellement du français la langue commune au Québec. Le cap doit être fixé ! Il ne peut être qu’audacieux, courageux et historique, à l’exemple de nos aïeux.

Le temps n’est plus aux tergiversa­tions, mais à l’action. Il y a urgence d’agir !

* Nous sommes huit organisati­ons civiles et syndicales à nous être coalisées en 2012 afin de former Partenaire­s pour un Québec français, le plus important regroupeme­nt visant à faire du français notre langue commune : Jacques Létourneau, président de la CSN ; Marie-Anne Alepin, présidente générale de la SSJB ; Maxime Laporte, président du MQF ; Sonia Éthier, présidente de la CSQ ; Christian Daigle, président du SFPQ ; Sylvain Mallette, président de la FAE, Thérèse David, présidente du MNQ ; Jacques Girard, président de la Fondation Lionel-Groulx.

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