Côté tramway
Dans un récent éditorial, Le Devoir laisse sous-entendre qu’à Québec, le choix serait entre le projet de Régis Labeaume et rien, entre les tenants du transport en commun et les adorateurs de l’automobile. Mais non : nous sommes plusieurs à appuyer fortement un réseau de transport important et structurant, mais pas celui du maire. Pour plusieurs raisons, dont le tracé lui-même.
En effet, le tracé proposé réussit à éviter des sites majeurs de la région, dont : l’aéroport, le Centre Vidéotron, le ministère du Revenu et la gare intermodale. Dans ce dernier cas, cette gare a été prévue pour faire converger le train et les liaisons par autocar avec le transport en commun. Ces omissions témoignent d’un amateurisme douteux. Sans compter que le tracé inclut l’abattage de 1500 à 1700 arbres matures, qui font la beauté du boulevard RenéLévesque. C’est inadmissible.
Aussi, ce tracé retenu ne fait que remplacer les circuits d’autobus les plus performants (métrobus). Le BAPE a raison d’avancer que le système de tramway dans sa configuration actuelle ne fera que changer « quatre trente-sous pour une piastre », sans améliorer notablement la performance du système, en particulier pour aller chercher les habitants des zones périphériques.
Terminons en parlant des coûts : de diverses sources, sans doute liées au ministère des Transports, on entend que le coût réel du système serait non pas de 3,3 milliards, mais plutôt de 5 milliards. Le journaliste émérite Denis Lessard fait écho à cette sousévaluation dans un article de La Presse du 17 juillet dernier. Et ce serait la cause des hésitations du gouvernement à embarquer dans ce projet chambranlant. Michel Lemieux
Québec, le 11 novembre 2020