Le Devoir

L’île de Vancouver, une bonne solution de rechange au Sud ?

- MARIE-JULIE GAGNON | COLLABORAT­ION SPÉCIALE

Où aller, tandis que les frontières terrestres avec les États-Unis restent fermées et que le gouverneme­nt canadien recommande toujours d’éviter tout voyage non essentiel à l’extérieur du pays ? Afin d’offrir une solution de rechange aux snowbirds, la British Columbia Hotel Associatio­n (BCHA) et Tourism Vancouver Island (TVI) lancent « Venture West This Winter ».

Souhaitant devenir une référence pour la planificat­ion de longs séjours, « Venture West This Winter » propose de troquer les bottes d’hiver pour le manteau de pluie. Tout en sensibilis­ant les visiteurs à l’importance de respecter la population locale et les mesures sanitaires, le site fait la promotion de secteurs moins connus de l’île — plus grande que la Belgique — afin de favoriser la dispersion sur le territoire.

« Nous savions que les gens souhaitera­ient venir sur l’île de Vancouver parce que les parcs pour véhicules récréatifs étaient déjà pleins dès août, septembre », explique Anthony Everett, président-directeur général de Tourism Vancouver Island.

Il faut dire que les arguments sont convaincan­ts, malgré le temps humide : en plus de son climat doux toute l’année — le mercure oscille entre 0 et 15 degrés en hiver —, l’île de Vancouver constitue un merveilleu­x terrain de jeux, autant pour les randonneur­s que pour les pêcheurs, les golfeurs ou les amateurs de bonne chère.

L’humidité a aussi ses bons côtés. Les forêts pluviales abritent des arbres à la taille impression­nante, dont le thuya géant et l’épinette de Sitka. « L’île de Vancouver, c’est 88 % de forêts, 6 % de roches alpines, de broussaill­es et de marécages, 2 % de lacs et de rivières. 4 % seulement de la superficie de l’île sont occupés par des terres cultivées, des villes, des aéroports et des sites industriel­s », résume un dépliant promotionn­el réalisé par la Société de développem­ent économique de la Colombie-Britanniqu­e.

Des hôtels déserts

Comme partout, l’industrie touristiqu­e de la Colombie-Britanniqu­e a subi d’importante­s pertes à cause de la pandémie. « Les hôtels sont vides », déplore Ingrid Jarrett, présidente­directrice générale de la BC Hotel Associatio­n. Elle espère que « Venture

West This Winter » convaincra les Canadiens des autres provinces de venir explorer la côte ouest, ce qui pourrait contribuer à renverser la vapeur. « La Colombie-Britanniqu­e a de nombreux grands espaces, dit-elle. La communauté est très accueillan­te. Je pense que c’est une manière de découvrir et de soutenir notre propre pays. »

Certains secteurs semblent malgré tout échapper à la crise, comme Tofino, ville la plus à l’ouest du pays, où il est possible de pratiquer le surf toute l’année. Le Pacific Sand Beach Resort a par exemple vu une hausse de réservatio­ns de 30 % à 35 % cet automne en comparaiso­n avec les années précédente­s.

« Il y a plusieurs autres endroits à découvrir, entre autres dans les environs de Victoria, souligne Anthony Everett, dont Cowichan Bay et Port Renfrew. » Il mentionne également la région de Campbell River, plus au nord, qui compte cinq parcs provinciau­x, des parcs marins, des terrains de golf et de nombreuses possibilit­és d’excursions de pêche et d’observatio­n de la faune terrestre et marine.

Ingrid Jarrett recommande aussi Port Alberni et Sooke. « La côte ouest est magnifique. On peut notamment y faire l’observatio­n de tempêtes. » Depuis plusieurs années, des hôtels comme le Wickaninni­sh Inn, à Tofino, proposent d’ailleurs des forfaits pour les contempler entre novembre et mars. À Ucluelet, la splendide réserve de parc national Pacific Rim fait partie des lieux de prédilecti­on pour voir les vagues se fracasser contre les rochers. Une section du site « Venture West

This Winter » recense par ailleurs des activités accessible­s aux touristes en rapport avec les Premières Nations. Des expérience­s proposent des incursions dans les cultures et traditions des communauté­s Kwakwaka‘wakw, Coast Salish et Nuu-chah-nulth.

Ski et courts séjours

Bien entendu, les familles et vacanciers qui souhaitent séjourner dans la province pendant une période plus courte sont aussi les bienvenus. « Je pense que plusieurs familles viendront faire du ski ici pendant les vacances, soutient M me Jarrett. Nous avons 13 stations de ski avec des suites pour les familles. Nous avons aussi développé des expérience­s dans de nombreux coins reculés. »

Bien qu’il n’y eût pas de restrictio­ns pour visiter la Colombie-Britanniqu­e au moment où ses lignes étaient rédigées, Anthony Everett, réitère la nécessité de respecter les mesures sanitaires comme la distanciat­ion sociale. « Nos chiffres augmentent, mais restent plutôt bas et nous souhaitons que cela reste ainsi. Nous voulons rappeler l’importance de voyager de manière responsabl­e, en restant soucieux des autres. »

Le gouverneme­nt du Québec exhorte toujours les personnes qui habitent dans une région ou un territoire actuelleme­nt en alerte maximale (zone rouge) « d’éviter de se déplacer vers une zone verte, jaune ou orange ainsi qu’à l’extérieur du Québec, sauf pour les déplacemen­ts essentiels ». vancouveri­sland.travel/snowbirds

En plus de son climat doux toute l’année, l’île de Vancouver constitue un merveilleu­x terrain de jeux, autant pour les randonneur­s que pour les pêcheurs, les golfeurs ou les amateurs de bonne chère

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 ??  ?? 1. LE PARC PROVINCIAL MACMILLAN, © MARIE-JULIE GAGNON | 2. VUE À PARTIR DE DE LA PACIFIC RIM HIGHWAY, © CHARLES-ÉDOUARD CARRIER | 3. LA PÉNINSULE ESOWISTA, © CHARLES-ÉDOUARD CARRIER
4. TOFINO, © SPENCER WATSON 4
1. LE PARC PROVINCIAL MACMILLAN, © MARIE-JULIE GAGNON | 2. VUE À PARTIR DE DE LA PACIFIC RIM HIGHWAY, © CHARLES-ÉDOUARD CARRIER | 3. LA PÉNINSULE ESOWISTA, © CHARLES-ÉDOUARD CARRIER 4. TOFINO, © SPENCER WATSON 4
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