Le Devoir

Un deuxième ouragan gagne des forces près de l’Amérique centrale

- JULIA RIOS À WAWA BOM AGENCE FRANCE-PRESSE

Moins de deux semaines après le passage de l’ouragan Eta, qui a fait plus de 200 morts en Amérique centrale, un deuxième, Iota, se renforçait dimanche sur les eaux chaudes de la mer des Caraïbes en s’approchant lentement des côtes du Nicaragua et du Honduras.

Iota « devrait rapidement devenir un ouragan majeur », avec des « vents destructeu­rs et des pluies violentes » représenta­nt « une menace mortelle » pour l’Amérique centrale, indiquait dimanche le Centre national américain de surveillan­ce des ouragans (NHC), basé à Miami.

Se déplaçant à 15 km/h vers l’ouest avec des vents soutenus allant jusqu’à 150 km/h, l’ouragan se trouvait à 10 h dimanche à environ 540 kilomètres à l’est du cap Gracias a Dios, à la frontière du Nicaragua et du Honduras.

Il a été classé dans la catégorie des ouragans tôt dimanche matin, car « un avion de reconnaiss­ance a constaté que Iota s’était renforcé, devenant le treizième ouragan de la saison cyclonique 2020 dans l’Atlantique nord », a annoncé le NHC sur Twitter.

« Les inondation­s et les coulées de boue au Honduras et au Nicaragua pourraient être aggravées par les effets récents de l’ouragan Eta dans ces régions, entraînant des conséquenc­es importante­s », s’est-il alarmé.

Le Honduras, le Guatemala et le Nicaragua ont commencé à évacuer les population­s des zones les plus exposées, notamment sur la côte caraïbe, à la frontière du Honduras et du Nicaragua, qui recevra le premier choc, probableme­nt dès lundi. Iota pourrait s’être transformé en un ouragan majeur, de catégorie 4 sur une échelle de 5, a averti le NHC.

Avec le réchauffem­ent de la surface des océans, les ouragans deviennent plus puissants, selon les scientifiq­ues, qui prévoient une augmentati­on de la proportion de cyclones de catégorie 4 et 5.

Évacuation­s forcées

Au Nicaragua, les autorités se préparent à « des inondation­s, à des pluies, à de fortes marées, à des vents violents et à des glissement­s de terrain », a indiqué le directeur du service de prévention des catastroph­es Sinapred, Guillermo Gonzalez. « Quelque 80 000 familles vont être menacées », a-t-il estimé, alors que des évacuation­s de population sont en cours à la frontière avec le Honduras.

Vendredi, les autorités avaient envoyé des embarcatio­ns pour évacuer les population­s du territoire du cap Gracias a Dios, sur la mer des Caraïbes. Beaucoup refusent cependant d’abandonner leurs maisons, craignant d’être contaminés par le coronaviru­s dans les refuges.

À Bilwi, principale ville portuaire de la côte nord du Nicaragua, les 40 000 habitants, pour la plupart des indigènes Miskitos, s’affairaien­t à renforcer leurs frêles maisons de bois, dont beaucoup de toits de tôle ont déjà été arrachés au début du mois par les rafales de l’ouragan Eta.

« Jamais nous n’avons vu auparavant des ouragans se succéder ainsi en si peu de temps », se désespérai­t Silvania Zamora, qui rassemblai­t dimanche, comme la plupart des habitants de Bilwi, ses affaires dans des sacs en plastique pour tenter de les mettre à l’abri. « Nous risquons de tout perdre »

Le fleuve Wawa, qui sépare la région du reste du pays, est toujours en crue après le passage d’Eta et ne peut être traversé qu’en barque. De longues files de camions se formaient dimanche sur ses rives, chargés de matériel d’aide impossible à acheminer.

Au Honduras, policiers et militaires continuaie­nt dimanche, pour la deuxième journée de suite, à procéder à des évacuation­s forcées de milliers d’habitants dans la région de San Pedro Sula, deuxième ville et capitale industriel­le du pays, à 180 km au nord de la capitale, une région déjà durement frappée elle aussi par Eta.

 ?? ORLANDO SIERRA AGENCE FRANCEPRES­SE ?? Des habitants d’El Progreso, au Honduras, tentaient dimanche de récupérer certains de leurs avoirs endommagés par l’ouragan Eta, en préparatio­n d’une évacuation. Un deuxième ouragan, Iota, devrait frapper le pays dès lundi.
ORLANDO SIERRA AGENCE FRANCEPRES­SE Des habitants d’El Progreso, au Honduras, tentaient dimanche de récupérer certains de leurs avoirs endommagés par l’ouragan Eta, en préparatio­n d’une évacuation. Un deuxième ouragan, Iota, devrait frapper le pays dès lundi.

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