Le Devoir

La hausse des cas aurait-elle un lien avec l’Halloween ?

La COVID-19 progresse au Québec depuis le 31 octobre

- MARIE-EVE COUSINEAU

La COVID-19 progresse au Québec depuis le 31 octobre. Le cap des 1300 nouveaux cas quotidiens a été franchi environ une dizaine de jours après l’Halloween. La fête a-t-elle un lien avec la propagatio­n de la maladie ? La question se pose. Après tout, Québec a autorisé l’événement à l’extérieur. Les infections se sont aussi multipliée­s pendant la période d’incubation du coronaviru­s, qui s’étend jusqu’à 14 jours.

À Montréal, aucune éclosion liée à un événement de l’Halloween n’a été recensée, indique la Direction régionale de santé publique. Une augmentati­on significat­ive des cas chez les 5 à 12 ans a toutefois été notée depuis le 1er novembre, indique son porte-parole, Jean-Nicolas Aubé.

Dans cette catégorie d’âge, 186 nouvelles infections ont été enregistré­es du 25 au 31 octobre. Or, ce nombre a grimpé à 208 durant la semaine du 1er au 7 novembre et à 278 durant la semaine du 8 au 14 novembre. Les nouveaux cas ont aussi augmenté chez les 80 ans et plus durant la même période.

« La hausse soutenue des cas [chez les 5 à 12 ans] a débuté dès la mi-septembre, explique Jean-Nicolas Aubé. On ne peut donc pas attribuer la hausse actuelle à un événement précis, tel que l’Halloween. »

Selon la Direction régionale de santé publique de Montréal, cette multiplica­tion des cas ne s’explique pas non plus par les éclosions dans les écoles. « Il y a peut-être eu un relâchemen­t de certaines mesures à l’extérieur de l’école », avance Jean-Nicolas Aubé.

Dans les autres régions

Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, les cas ont monté en flèche à partir du 3 novembre, selon les données compilées sur le site de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). Pas moins de 190 nouvelles infections ont été recensées le 10 novembre.

Le directeur régional de santé publique, le Dr Donald Aubin, ne croit pas que l’Halloween ait joué un rôle dans la transmissi­on. « Ça [les cas] monte d’une façon régulière, dit le médecin. Il n’y a pas de bris dans la courbe. » Aucun soubresaut, donc, qui pourrait témoigner d’une contaminat­ion plus importante lors de ce jour de fête.

La région de Lanaudière a atteint un pic le 7 novembre, avec 172 nouvelles infections, d’après l’INSPQ. Aucune éclosion liée à l’Halloween n’est toutefois survenue sur le territoire, indique la Direction régionale de santé publique de Lanaudière.

De son côté, la Direction régionale de santé publique de la Mauricie et du

Il y a peut-être eu un relâchemen­t »

de certaines mesures à l’extérieur de l’école JEAN-NICOLAS AUBÉ

Centre-du-Québec dit n’avoir « pas observé de hausse particuliè­re en lien avec les activités de l’Halloween ».

Même son de cloche en Estrie. Làbas, le nombre de nouveaux cas est passé de 24 le 31 octobre à 101 le 11 novembre, selon les données de l’INSPQ. « La propagatio­n communauta­ire du virus provient de différente­s sources, [étant donné] que nous avons plus d’une soixantain­e d’éclosions actives sur notre territoire, écrit la Direction régionale de santé publique de l’Estrie dans un courriel. Nous ne pouvons attribuer les cas à la fête de l’Halloween. »

Au ministère de la Santé et des Services sociaux, on souligne qu’il est « difficile de confirmer ou d’infirmer que le nombre de cas actuel est dû à des événements liés à l’Halloween ». « Bien qu’il ait été porté à notre attention qu’à la suite de partys d’Halloween il y a eu propagatio­n du virus, on ne peut dire que les partys d’Halloween sont la cause du nombre de cas que nous enregistro­ns actuelleme­nt », précise-t-on dans un courriel.

Rappelons que le gouverneme­nt Legault a autorisé la collecte des bonbons à l’Halloween à certaines conditions. Les enfants devaient récolter les bonbons en compagnie des membres de leur famille immédiate et en demeurant à deux mètres des occupants des maisonnées. Les rassemblem­ents privés à l’intérieur et à l’extérieur étaient interdits. Mais des regroupeme­nts, dont un de 145 personnes dans un débit de boissons clandestin dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, ont eu lieu.

 ?? GRAHAM HUGHES LA PRESSE CANADIENNE ?? À Montréal, aucune éclosion liée à un événement de l’Halloween n’a été recensée, indique la Direction régionale de santé publique. Une augmentati­on significat­ive des cas chez les 5 à 12 ans a toutefois été notée depuis le 1er novembre.
GRAHAM HUGHES LA PRESSE CANADIENNE À Montréal, aucune éclosion liée à un événement de l’Halloween n’a été recensée, indique la Direction régionale de santé publique. Une augmentati­on significat­ive des cas chez les 5 à 12 ans a toutefois été notée depuis le 1er novembre.

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