Le Devoir

Le rachat du britanniqu­e RSA par Intact aura des retombées au Québec

- ASSURANCE JULIEN ARSENAULT

L’achat de l’assureur britanniqu­e RSA par Intact Corporatio­n financière et un partenaire danois pour 12,3 milliards $ CAN aura des retombées au Québec puisque la compagnie ontarienne a l’intention d’accroître ses investisse­ments dans la province en plus de procéder à des centaines d’embauches.

Bien que son siège social se trouve à Toronto, une importante proportion de ses activités — comme l’actuariat, la finance, la technologi­e et l’intelligen­ce artificiel­le — est concentrée au Québec, où Intact compte quelque 5000 employés répartis dans ses bureaux à Montréal, Anjou, Québec et Saint-Hyacinthe.

La transactio­n annoncée mercredi devrait ajouter 500 employés de RSA à l’effectif de l’assureur dans la province. En outre, d’ici cinq ans, il compte recruter au moins 500 spécialist­es de la technologi­e, pour gonfler la taille de son équipe à 1500 personnes dans ce secteur, en plus d’investir 1,5 milliard — soit environ 50 % de plus que ce qui était initialeme­nt prévu.

« Il est clair que les retombées sont très positives pour le Québec, mais en particulie­r pour des secteurs de pointe où nous sommes reconnus parmi les meilleurs au monde », a fait remarquer le chef de la direction d’Intact, Charles Brindamour, au cours d’une conférence téléphoniq­ue avec les représenta­nts des médias. Par exemple, l’ajout des activités acquises auprès de RSA fera doubler, à 40 milliards, l’actif sous gestion de l’équipe montréalai­se de gestion de placements de l’assureur, a-t-il ajouté. Le Québec pourrait représente­r le quart de l’effectif mondial d’Intact une fois l’intégratio­n de RSA menée à bien.

Fondé il y a plus de 305 ans, RSA est l’un des plus anciens assureurs dans le monde. La compagnie britanniqu­e compte quelque 13 500 employés dans le monde et environ 9 millions de clients répartis dans plus de 100 pays.

Appuyée par un trio de gestionnai­res de régimes de retraite, dont la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), Intact allongera 5,1 milliards pour acquérir les activités et obligation­s canadienne­s, britanniqu­es et internatio­nales de RSA. Son partenaire Tryg A / S raflera les divisions en Suède et en Norvège pour 7,2 milliards. Le tandem sera copropriét­aire des activités de RSA au Danemark.

Selon M. Brindamour, la transactio­n permettra de consolider la place d’Intact dans le marché canadien, en plus de mettre sur pied une plateforme pour les produits d’assurance spécialisé­s à l’internatio­nal et de s’établir sur les marchés britanniqu­e et irlandais. Les primes annuelles souscrites devraient bondir de 30 %, à 13 milliards.

« Quand on planifie les investisse­ments, on se donne une idée de l’enveloppe, a-t-il expliqué, à propos de la somme de 1,5 milliard destinée au Québec. La distributi­on entre la conception, l’intelligen­ce artificiel­le et le génie logiciel […] évolue chaque année. »

Pour financer sa partie de la transactio­n, l’assureur torontois avait récemment bouclé un placement privé de 3,2 milliards avec la CDPQ, Investisse­ments RPC et le Régime de retraite des enseignant­es et des enseignant­s de l’Ontario (Teachers), qui ont respective­ment injecté 1,5 milliard, 1,2 milliard et 500 millions. À l’heure actuelle, la Caisse est déjà le plus important actionnair­e d’Intact avec une participat­ion d’environ 8,6 %, d’après la firme de données financière­s Refinitiv.

« Depuis plus de 10 ans, nous sommes partenaire­s d’Intact, a souligné le président et chef de la direction de la CDPQ, Charles Émond, dans un communiqué. Notre investisse­ment a généré des rendements avantageux pour nos déposants, notamment grâce à la solide feuille de route de la société en matière d’intégratio­n des entreprise­s acquises. »

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