Les hôpitaux en région risquent d’être bientôt submergés
La situation dans les hôpitaux, en dehors de la région métropolitaine, est fragile et un dépassement des capacités « ne peut être exclu » dans les prochaines semaines, selon la mise à jour hebdomadaire de l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS). Au Saguenay–LacSaint-Jean, une forte pression pèse déjà sur les établissements hospitaliers.
« C’est sûr qu’il faut renverser la situation. Les risques d’excéder nos capacités sont toujours présents. Actuellement, on a encore de la marge de manoeuvre, mais c’est très serré. C’est surtout les ressources humaines qu’il faut avoir pour assurer les soins », explique le Dr Donald Aubin, directeur régional de la santé publique du Saguenay– Lac-Saint-Jean. Vendredi, 43 lits réguliers et 7 lits des soins intensifs étaient occupés, sur un total de 73 places réservées à la COVID-19 dans la région.
Avec 416 cas actifs par 100 000 habitants (trois fois plus qu’à Montréal), le Saguenay–Lac-Saint-Jean est actuellement la région du Québec la plus durement touchée par le coronavirus. À l’hôpital de Jonquière, on vient d’ouvrir une nouvelle zone chaude et d’annoncer la fermeture temporaire du bloc opératoire.
Projections hospitalières
Vendredi, les spécialistes de l’INESSS ont publié de nouvelles projections pour l’ensemble du Québec. Ils ne prévoient pas de hausse des hospitalisations dans la zone que forment les régions de Montréal, de la Montérégie, de Laval, de Lanaudière et des Laurentides au cours des prochaines semaines.
Toutefois, ailleurs dans la province, ils estiment que le nombre de patients hospitalisés continuera d’augmenter de manière soutenue si le taux de reproduction du virus demeure constant. Près de la moitié des lits ordinaires y sont actuellement occupés, par rapport à moins d’un tiers ailleurs au Québec.
« L’augmentation des hospitalisations projetées [hors de la région métropolitaine] s’expliquerait notamment par les éclosions dans certains milieux de vie hébergeant des personnes âgées », lit-on dans le rapport. Dans un scénario où ces éclosions seraient évitées, le respect des capacités hospitalières est beaucoup plus probable.
À l’échelle de la province, le nombre de nouveaux cas lors de la semaine se terminant le 15 novembre n’a subi qu’une légère hausse (3,7 %) par rapport à la précédente. Toutefois, les malades à risque sont relativement plus nombreux. Chez les personnes de 80 ans et plus, on dénote une augmentation de 14 %. Chez celles ayant un profil avec forte comorbidité, l’augmentation s’élève à 9 %.
« La situation demeure sous contrôle, mais notre marge de manoeuvre s’amincit, et c’est pourquoi j’invite l’ensemble de la population à redoubler d’efforts pour les prochaines semaines », a déclaré par voie de communiqué Christian Dubé, le ministre de la Santé et des Services sociaux, en réaction aux nouvelles prévisions.