Le Devoir

Je n’en peux plus du temps des Fêtes

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Vous n’étiez pas tannés de trop consommer ? Notre bonheur collectif dépend-il vraiment d’une période de fin d’année, devenue si commercial­e ? La fin décembre a trop longtemps ressemblé à une course contre la montre qui aboutit parfois à des déceptions, voire à des frictions. Tant de stress accumulé, par publicités interposée­s, comme s’il s’agissait d’une compétitio­n, de bien paraître, de se donner bonne conscience. Tenionsnou­s tous mordicus à ce rythme infernal de consommati­on comme si notre survie en dépendait ? Ajoutons cette année le stress de savoir si les commandes en ligne seront livrées à temps.

La pandémie, me semble-t-il, nous force à une réflexion en profondeur sur notre présence auprès d’autrui, sur l’esprit de famille, l’amitié, le bon voisinage, bref, la générosité. Ne boudons pas la méditation.

Je n’en peux plus d’entendre parler du temps des Fêtes « à sauver ». La ruée vers les centres commerciau­x et les magasins de grande surface a fini par me dégoûter. N’y a-t-il pas une limite à consommer et à gaspiller ? Pendant que les Québécois demeurent suspendus aux lèvres de François Legault et du Dr Arruda afin de savoir combien de convives inviter chez soi et quand, quel risque de contaminat­ion aux conséquenc­es potentiell­ement graves courront ces foules nombreuses en mal de ne pas rompre avec la tradition de surconsomm­ation, chassant frénétique­ment les meilleures aubaines ? Ça vous tente, une forte troisième vague en janvier ?

Tout le monde n’a pas la chance de compter sur des proches et de vrais amis. De pouvoir s’offrir du foie gras et du chapon avec du champagne, à dix ou vingt convives dans un chic décor, cela ne rend pas forcément plus heureux. Et le nombre de convives invités ne reflète pas l’ampleur de la générosité des hôtes. Carol Patch-Neveu

Montréal, le 19 novembre 2020

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