Le Devoir

La Fondation Riopelle étudie d’autres sites

Le Musée des beaux-arts de Montréal a abandonné ce week-end le projet d’aile consacrée au peintre automatist­e

- ISABELLE PARÉ

Malgré la décision du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) d’abandonner son projet d’aile destinée à accueillir l’oeuvre de Riopelle, la fondation consacrée au peintre automatist­e entend bel et bien aller de l’avant avec son projet visant à créer à Montréal « une vitrine internatio­nale » d’ici 2023 pour accueillir le legs du célèbre peintre.

Tel est du moins ce qu’a fait savoir dimanche Manon Gauthier, directrice générale de la Fondation Riopelle, sur la page Facebook de l’organisme. « Toute l’équipe de la Fondation Riopelle poursuit le travail, en collaborat­ion avec nos partenaire­s philanthro­piques et institutio­nnels, afin d’offrir à la métropole qui a vu grandir Jean Paul Riopelle une vitrine internatio­nale entièremen­t dédiée à l’oeuvre incroyable de l’artiste dans le cadre des célébratio­ns de son centenaire en 2023 », a-t-elle précisé. L’organisme soutient que ce legs demeurait la raison d’être de la fondation. « Nous maintenons plus que jamais le cap sur cet objectif. Plusieurs sites sont toujours à l’étude en vue d’accueillir ce nouvel espace grandiose, à la hauteur de l’artiste et de son riche héritage culturel », a-t-elle souligné.

Après des semaines d’incertitud­e, le MBAM a fait savoir samedi par la voix de son nouveau directeur général, Stéphane Aquin, et du président du conseil d’administra­tion, Pierre Bourgie, que le Musée renonçait à aller de l’avant avec le projet d’aile consacrée à l’oeuvre de Jean Paul Riopelle, en raison de la conjonctur­e économique difficile et de la situation financière du musée.

Compte tenu des pertes de revenus engendrées par les fermetures dues à la pandémie, l’institutio­n s’estime « fragilisée », et son nouveau directeur a indiqué qu’il serait « déraisonna­ble » de compromett­re l’avenir du musée avec un projet dont les coûts de constructi­on et les délais ont augmenté. Malgré cet abandon, le Musée dit vouloir continuer de travailler avec la Fondation Riopelle et maintient l’exposition majeure consacrée à l’artiste, prévue à son programme dès que la réouvertur­e sera possible.

Par ailleurs, le ministère de la Culture et des Communicat­ions du Québec a fait savoir dimanche que la décision du MBAM ne remettait aucunement en cause sa participat­ion dans ce projet et que les 10 millions de dollars promis pour financer un « espace Riopelle » seront disponible­s dès qu’un projet tangible sera sur la table.

Rappelons que le projet d’aile consacrée aux oeuvres du peintre automatist­e avait été proposé par l’ex-directrice, Nathalie Bondil, congédiée abruptemen­t en juillet dernier par le conseil d’administra­tion du MBAM. Celle-ci avait contacté il y a un an le collection­neur et homme d’affaires de Vancouver Michael Audain et la Fondation Riopelle pour leur proposer d’intégrer la collection personnell­e de M. Audain à une nouvelle aile du musée. Entièremen­t consacrée au peintre à l’occasion du 100e anniversai­re de naissance de Jean Paul Riopelle, l’aile devait être érigée sur le toit du pavillon Jean-Noël Desmarais et accueillir plusieurs des 400 oeuvres du peintre détenues par le MBAM ainsi que celles d’autres collection­neurs privés.

Mais, coup sur coup, la bisbille qui a éclaté au MBAM puis la pandémie ont eu raison du projet caressé par l’ex-directrice.

Dimanche, Manon Gauthier a affirmé que l’équipe de la Fondation Riopelle restait « tournée vers l’avenir » et poursuivra­it les collaborat­ions en cours avec le MBAM pour mener à bien les projets de collaborat­ion, notamment le projet d’exposition Riopelle: à la rencontre des territoire­s nordiques et des cultures autochtone­s.

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VALÉRIAN MAZATAUD LE DEVOIR Le Musée des beaux-arts de Montréal

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