Le Devoir

Nouvelle attaque sur la capitale de l’Érythrée

- ROBBIE COREY-BOULET À ADDIS ABEBA

Asmara, la capitale de l’Érythrée, a de nouveau été visée vendredi par au moins une roquette tirée depuis la région dissidente du Tigré, contre laquelle l’armée éthiopienn­e mène une opération militaire entrée selon l’Éthiopie dans sa « dernière phase ».

Ce tir de roquette, confirmé à l’AFP par quatre diplomates basés dans la Corne de l’Afrique et ayant requis l’anonymat, ravive les craintes d’une escalade régionale du conflit.

« Une roquette venant du Tigré semble avoir atterri au sud d’Asmara [la capitale] », a déclaré l’un des quatre diplomates, soulignant qu’aucune informatio­n n’était dans l’immédiat disponible sur de possibles victimes ou d’éventuels dégâts.

Un second diplomate a déclaré qu’un autre tir de roquette avait été signalé dans un quartier d’Asmara, mais cette informatio­n n’a pas pu être vérifiée.

Aucun dirigeant du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), parti qui dirige la région, n’était joignable dans l’immédiat. Ni l’Éthiopie ni l’Érythrée n’ont pour le moment fait de déclaratio­ns.

Le TPLF avait déjà revendiqué minovembre plusieurs tirs de roquettes sur Asmara, qui étaient tombées à proximité de l’aéroport. Il a également visé trois fois la région voisine d’Amhara avec des armes similaires.

« Dernière phase »

Le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a ordonné jeudi à l’armée de lancer la « dernière phase » de l’opération militaire déclenchée le 4 novembre en attaquant Mekele, la capitale du Tigré. Mais aucune informatio­n ne filtre sur la situation sur place.

Les dirigeants tigréens, issus du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), sont retranchés à Mekele, désormais encerclée par les forces fédérales et qui comptait avant le début du conflit quelque 500 000 habitants.

La communauté internatio­nale, inquiète des conséquenc­es d’un assaut pour les civils et de possibles « crimes de guerre », tente de faire pression sur M. Abiy. Mais celui-ci a fermement rejeté toute « interféren­ce dans les affaires internes » de son pays.

Entre autres initiative­s, l’UA, dont le siège est à Addis Abeba, a nommé trois envoyés spéciaux, les anciens présidents mozambicai­n Joaquim Chissano, libérienne Ellen JohnsonSir­leaf et sud-africain Kgalema Motlanthe, arrivés mercredi dans la capitale éthiopienn­e. Le gouverneme­nt éthiopien s’est engagé à les rencontrer « par respect », mais avait par avance décliné poliment cette offre de médiation, comme toutes les précédente­s.

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