Le Devoir

Justin Trudeau a trop misé sur le vaccin chinois, selon Erin O’Toole

Le Canada figure toutefois parmi les pays en tête de liste pour recevoir le vaccin contre la COVID-19 de Moderna

- MIKE BLANCHFIEL­D À OTTAWA

Bien que le Canada soit parmi les pays en tête de liste pour recevoir le vaccin contre la COVID-19 de la société Moderna, le chef conservate­ur Erin O’Toole accuse Ottawa d’avoir trop mis l’accent sur son partenaria­t avec une entreprise chinoise pour un vaccin, qui a finalement échoué.

« Je n’aurais pas mis tous nos oeufs dans le panier de la Chine », a soutenu M. O’Toole lors d’une conférence de presse matinale.

Celui-ci a déclaré que le gouverneme­nt Trudeau avait commencé à précommand­er des dizaines de doses de vaccin à des sociétés telles que Pfizer et Moderna seulement en août, lorsque sa collaborat­ion entre le Conseil national de recherches et le fabricant de vaccins chinois CanSino s’est finalement effondrée après des mois de retards.

Le Conseil avait délivré à CanSino un permis pour utiliser un produit biologique canadien dans le cadre d’un vaccin contre la COVID-19. CanSino était censé fournir des échantillo­ns du vaccin pour les essais cliniques au Centre canadien de vaccinolog­ie de l’Université Dalhousie, mais le gouverneme­nt chinois a bloqué les envois.

« Si vous regardez le calendrier, c’est à ce moment que le Canada a commencé à devenir sérieux avec Pfizer, Moderna, les autres options », a noté M. O’Toole.

Le gouverneme­nt a annoncé ses principaux achats de vaccins en août après avoir confirmé que le partenaria­t CanSino avait échoué. À l’époque, il a déclaré que sa décision était intervenue après des consultati­ons approfondi­es avec son groupe de travail d’experts sur les vaccins.

Le partenaria­t de CanSino avec Dalhousie datait d’avant le gel profond des relations entre le Canada et la Chine, qui s’est produit après que la République populaire eut emprisonné deux Canadiens, Michael Kovrig et Michael Spavor, apparemmen­t en représaill­es à l’arrestatio­n par la GRC de la dirigeante du géant chinois Huawei, Meng Wanzhou, en vertu d’un mandat d’extraditio­n américain.

Le premier ministre Justin Trudeau a provoqué une tempête, mardi, lorsqu’il a déclaré que les Canadiens allaient devoir patienter un peu plus longtemps pour avoir accès aux vaccins contre la COVID-19 parce que les premières doses produites seront utilisées dans les pays où ils sont fabriqués.

Le Canada bien positionné

Face aux questions croissante­s sur l’accord avec CanSino, M. Trudeau a continué de défendre la politique d’approvisio­nnement en vaccins de son gouverneme­nt, qui, selon lui, a garanti plusieurs options pour le pays.

Le premier ministre Trudeau a également nommé un général des Forces armées canadienne­s pour diriger la logistique d’un éventuel déploiemen­t de vaccins avec l’Agence de la santé publique du Canada.

Dimanche, le président de la société Moderna, Noubar Afeyan, a confirmé que le Canada sera servi avant d’autres pays parce qu’il avait précommand­é ses doses. « Ceux qui étaient prêts à prendre une décision, avant même d’avoir des preuves de l’efficacité [du vaccin], sont assurés de recevoir le nombre de doses qu’ils ont commandées », a-t-il déclaré lors d’un entretien diffusé pendant l’émission Rosemary Burton Live sur les ondes de la CBC.

M. Afeyan a aussi confirmé que le nombre de doses commandées par le Canada s’élevait à environ 20 millions. « Le Canada, comme d’autres pays, s’est réservé la possibilit­é d’accroître ce nombre. Des discussion­s sont en cours », a ajouté M. Afeyan.

20

C’est le nombre approximat­if de doses, en millions, du vaccin contre la COVID-19 fabriqué par la société Moderna commandées jusqu’ici par le Canada.

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