Le Devoir

Retour vers un confinemen­t complet au Royaume-Uni

Le pays est confronté à la propagatio­n alarmante du nouveau variant du virus, plus contagieux

- ROYAUME-UNI SYLVAIN PEUCHMAURD À LONDRES AGENCE FRANCE-PRESSE

Confronté à la propagatio­n alarmante du nouveau variant du coronaviru­s plus contagieux et au risque de submersion du système de santé, le premier ministre britanniqu­e, Boris Johnson, a annoncé lundi soir le reconfinem­ent de l’Angleterre jusqu’à la mi-février.

Le plus haut niveau de restrictio­ns imposé à près de 80 % de la population anglaise n’a pas suffi à enrayer la propagatio­n du nouveau variant (de 50 à 70 % plus contagieux, selon les scientifiq­ues britanniqu­es), a souligné le chef du gouverneme­nt conservate­ur lors d’une allocution télévisée.

Dans les hôpitaux anglais, le nombre de patients atteints par le virus — près de 27 000 — a « augmenté de près d’un tiers » en une semaine et dépasse de 40 % le plus haut du pic de la première vague, a-t-il souligné. « Il est clair que nous devons faire plus pour prendre le contrôle » de la situation, a déclaré Boris Johnson. « Nous devons ainsi entrer dans un confinemen­t national qui soit assez fort pour maîtriser ce variant. »

Comme lors du premier confinemen­t au printemps et contrairem­ent au deuxième en novembre, les écoles seront fermées et passeront à l’enseigneme­nt à distance dès mardi.

Si le Parlement doit débattre mercredi de ces mesures, Boris Johnson a appelé la population à suivre les règles immédiatem­ent. Le confinemen­t doit entrer en vigueur dès mercredi à 0 h 01.

Si les conditions sont réunies, le confinemen­t sera levé à la mi-février, échéance à laquelle, espère Boris Johnson, tous les plus de 70 ans seront vaccinés grâce à l’accélérati­on de la campagne lancée le 8 décembre et désormais menée avec deux vaccins, le Pfizer-BioNTech et l’AstraZenec­a-Oxford.

Coup dur

Avec plus de 75 000 morts, le RoyaumeUni est l’un des pays d’Europe les plus endeuillés par la COVID-19, et la tendance s’est aggravée ces dernières semaines. Le bilan des contaminat­ions publié chaque jour dépasse les 50 000 et il frôlait même les 59 000 lundi.

L’Écosse avait d’ores et déjà annoncé un confinemen­t total dès lundi soir pour tout le mois de janvier, comprenant la fermeture des écoles. « À partir de minuit et pour tout janvier, vous serez légalement tenus de rester à la maison », a annoncé la première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, invoquant un « coup dur » dû au nouveau « variant du virus, qui se propage rapidement ».

Les provinces d’Irlande du Nord et du pays de Galles ont instauré juste après Noël leur troisième confinemen­t.

Recommanda­nt le passage de tout le Royaume-Uni au plus haut niveau d’alerte sanitaire, les responsabl­es des autorités de santé ont prévenu qu’il existe un « risque important dans plusieurs régions » que le système public de santé, le NHS, soit « submergé au cours des 21 prochains jours » sans interventi­on adéquate.

Le vaccin AstraZenec­a-Oxford

Critiqué pour ses hésitation­s et ses revirement­s dans la gestion de la crise, le gouverneme­nt de Boris Johnson a redoublé d’efforts sur le front de la vaccinatio­n.

La campagne lancée dès le 8 décembre avec le vaccin Pfizer-BioNTech (plus d’un million de personnes l’ont reçu) va pouvoir s’accélérer avec le début de la distributi­on lundi de celui mis au point par le laboratoir­e britanniqu­e AstraZenec­a avec l’Université d’Oxford.

Lundi matin, Brian Pinker, 82 ans, est devenu le premier patient à recevoir le vaccin britanniqu­e, injecté par l’infirmière en chef de l’hôpital Churchill de l’Université d’Oxford.

Le gouverneme­nt a commandé 100 millions de doses, dont 520 000 sont déjà prêtes, qui vont permettre d’accélérer la campagne.

L’arrivée du vaccin AstraZenec­aOxford représente « un tournant dans notre combat contre cet horrible virus », a salué le ministre de la Santé, Matt Hancock, souhaitant « qu’il redonne à tout le monde l’espoir que la fin de cette pandémie est en vue ».

Approuvé également par l’Argentine et l’Inde, le vaccin AstraZenec­a-Oxford était très attendu. Peu cher (moins de 5 $ CA la dose), il présente l’avantage de pouvoir être conservé à la températur­e d’un réfrigérat­eur — contre -70 °C pour le vaccin Pfizer-BioNTech —, ce qui facilite une vaccinatio­n à grande échelle.

Il sera distribué en priorité aux catégories à risques représenta­nt 99 % des décès : les résidents de maisons de retraite, les soignants et les personnes âgées de plus de 50 ans.

Pour accélérer l’administra­tion d’une première dose à une population la plus large possible, les deux doses seront espacées considérab­lement, jusqu’à 12 semaines, période pendant laquelle les personnes vaccinées sont protégées.

 ??  ??
 ?? TOLGA AKMEN AGENCE FRANCE-PRESSE ?? Des Londoniens dans le parc Greenwich. Le premier ministre, Boris Johnson, a appelé la population à suivre les règles immédiatem­ent, même si le confinemen­t ne doit entrer en vigueur que mercredi.
TOLGA AKMEN AGENCE FRANCE-PRESSE Des Londoniens dans le parc Greenwich. Le premier ministre, Boris Johnson, a appelé la population à suivre les règles immédiatem­ent, même si le confinemen­t ne doit entrer en vigueur que mercredi.

Newspapers in French

Newspapers from Canada