Québec solidaire réclame un gel des loyers en 2021
Selon le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, le Québec est déjà doté d’un mécanisme pour prévenir les abus
Québec solidaire (QS) demande que le gouvernement fasse adopter une loi spéciale dès la rentrée parlementaire afin de suspendre les augmentations de loyer pour l’année 2021.
Toutefois, du côté du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, on indique que le Québec est déjà doté d’un mécanisme pour prévenir les augmentations abusives et que plusieurs mesures ont été instaurées pour aider les Québécois à payer leur loyer depuis le début de la crise.
Le député de Laurier-Dorion et responsable pour Québec solidaire en matière de logement, Andrés Fontecilla, croit cependant qu’un gel des loyers permettrait d’offrir une bouffée d’air aux milliers de locataires qui ont subi la crise économique et sanitaire de plein fouet.
Au Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), on appuie fermement la mesure proposée par Québec solidaire. « Dans un contexte pandémique, on voit d’autres pays et d’autres provinces adopter des gels [de loyer]. C’est plus que jamais nécessaire. En ce moment, donner un répit aux locataires pour l’année 2021 en matière d’augmentation de loyer, c’est essentiel. Il y a beaucoup de locataires qui peinent à payer leur loyer à temps. Beaucoup de locataires ont des revenus instables », souligne Maxime RoyAllard, porte-parole du RCLALQ.
M. Fontecilla affirme que les loyers ont continué d’augmenter en flèche pendant que des milliers de personnes perdaient leur emploi ou faisaient face à d’importantes baisses de revenus à cause de la pandémie. À son avis, le gouvernement a tous les outils en main pour décréter un gel des loyers.
Le Tribunal administratif du logement publiera prochainement sa mise à jour des critères permettant les augmentations de loyer au Québec.
Andrés Fontecilla soutient que rien ne contraint les propriétaires à respecter ces taux d’augmentation et, selon lui, certains en profitent pour imposer des hausses abusives, surtout dans un contexte de pénurie extrême de logements.
Un avis qui diffère de celui de l’Association des propriétaires du Québec (APQ). « Il y a une grille de calcul très rigide prévue par le Tribunal administratif du logement, auparavant la Régie du logement », explique Martin Messier, président de l’APQ, ajoutant que la hausse de loyer permise par le Tribunal devrait être « très modeste » cette année en raison du contexte économique actuel.
M. Tessier croit qu’un gel des loyers ne serait « pas approprié ».
Mesures exceptionnelles
Le député solidaire de Laurier-Dorion croit quant à lui que la pandémie provoque des situations exceptionnelles auxquelles il faut répondre par des mesures exceptionnelles. Les entreprises ont bénéficié d’une aide au loyer commercial, mais les locataires, eux, n’ont eu droit qu’à des palliatifs temporaires pour se maintenir la tête hors de l’eau, dit-il.
Le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation souligne que près de 2100 Québécois ont eu recours au prêt sans intérêt mis en place par Québec pour aider les locataires dont les revenus ont diminué en raison de la COVID-19.
De nouvelles mesures répondant à des besoins en matière d’habitation devraient être annoncées prochainement, a indiqué l’attachée de presse de la ministre Andrée Laforest par courriel. Avec La Presse canadienne